Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, au palais présidentiel de Baabda, le 23 septembre 2021. Photo Twitter @LBpresidency
Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a condamné samedi la nouvelle série d'attaques menées la veille par les rebelles houthis yéménites en Arabie saoudite, face auxquelles Riyad a répondu par des frappes aériennes. Une condamnation qui intervient alors que le Liban tente de rétablir ses relations diplomatiques avec l'Arabie et les monarchies du Golfe, en crise depuis octobre en raison du rôle du Hezbollah dans la région, et notamment son soutien aux houthis.
"Le ciblage de la sécurité de l'Arabie saoudite est une attaque terroriste claire et directe contre la légitimité arabe", a estimé M. Maoulaoui sur Twitter. "Nous nous tenons comme toujours aux côtés du royaume pour faire face aux défis lancés à notre sécurité arabe commune, ainsi qu'à toute agression de la souveraineté saoudienne, qui contrevient aux accords internationaux", a-t-il poursuivi.
Cette condamnation rejoint celle des Etats-Unis, qui ont qualifié vendredi les attaques d'"inacceptables". La France, par la voix de la porte-parole de la diplomatie française Anne-Claire Legendre, a pointé "la gravité de la menace (liée à la) prolifération de drones et de missiles".
Les rebelles houthis ont mené seize attaques dans le sud du royaume wahhabite et à Djeddah (ouest) visant différentes infrastructures, dont une a provoqué un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Djeddah, proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix. En représailles, la coalition menée par Riyad a effectué des frappes aériennes, annoncées par l'agence officielle saoudienne SPA dans la nuit de vendredi à samedi, "contre les sources de menace à Sanaa et Hodeidah", au Yémen. "L'opération militaire se poursuivra jusqu'à ce que ses objectifs soient atteints", a-t-elle ajouté en citant la coalition.
Sept ans après les premières frappes le 26 mars 2015 au Yémen, l'intervention militaire pilotée par Riyad a montré ses limites sur le terrain et accentué l'une des pires crises humanitaires au monde. Elle a permis de stopper l'avancée des houthis dans le Sud et l'Est, mais pas de les déloger du nord du pays, notamment de la capitale Sanaa. Selon l'ONU, le conflit a causé la mort de près de 380.000 personnes, dont une majorité de décès liés à la faim, aux maladies et au manque d'eau potable.
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe six pétromonarchies arabes et est dominé par l'Arabie saoudite, a indiqué à la mi-mars être prêt à organiser des pourparlers de paix avec les houthis, mais ces derniers ont refusé d'y participer s'ils se tenaient à Riyad. La coalition a affirmé vendredi "faire preuve de retenue" pour donner une chance aux pourparlers.
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