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L'avocat de Raja Salamé explique la position de son client, arrêté suite à son audition

"En l’espace de trois heures, il est passé du statut de témoin à celui d’inculpé pour ensuite être arrêté au mépris des règles de droit les plus fondamentales", assure le conseil.

L'avocat de Raja Salamé explique la position de son client, arrêté suite à son audition

Le siège de la Banque du Liban à Beyrouth. Photo d'archives P.H.B.

L'avocat de Raja Salamé, frère du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), a publié un communiqué pour expliquer la position de son client suite à son audition et son arrestation ordonnées par la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, dans un contexte de crise pluridimensionnelle qui s'est compliquée encore plus par une confrontation ouverte entre le secteur bancaire et une partie des juges.

Le communiqué est signé par Me Marwan Issa-Khoury, avocat au Barreau de Paris. Selon les informations connues du dossier, la procédure a été ouverte sur une affaire qui fait également l'objet d’une enquête en Europe et qui porte sur des transferts suspects de plus de 330 millions de dollars réalisés à partir d’un compte de la banque centrale entre 2002 et 2014. Ces transactions auraient été réalisées dans le cadre d’un contrat de courtage sur des eurobonds et des bons du Trésor, signé entre la BDL et Forry Associates Ltd (Forry), dont le bénéficiaire économique est Raja Salamé. L’argent a ensuite circulé entre différents comptes de M. Salamé en Suisse puis au Liban, ainsi que vers des entreprises liées au gouverneur Riad Salamé.

L’avocat revient aussi bien sur ces éléments que sur les conditions de l’audition qu’il descend en flammes. "Depuis un certain temps, des articles de presse reprennent sans cesse les mêmes sujets, alimentant des plaintes dont ils constituent le fondement. La logique et le droit ne veulent-ils pas que l’on s’assure de la véracité des éléments relatés dans ces articles ? N’est-il pas vrai que si des soupçons pèsent sur une personne, il est de son droit le plus élémentaire de bénéficier de la possibilité d’apporter les preuves qui visent à dissiper ces soupçons ? C’est tout le contraire qui s’est produit avec M. Raja Salamé. En l’espace de trois heures, il est passé du statut de témoin à celui d’inculpé pour ensuite être arrêté au mépris des règles de droit les plus fondamentales", écrit l’avocat en guise de conclusion à son exposé, qui part de l’audition de jeudi.

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"Le 17 mars 2022, M. Raja Salamé s’est présenté à l’audience fixée par la procureure générale près la Cour d’appel du Mont- Liban, Mme Ghada Aoun. Cette convocation faisait suite à une dénonciation présentée quelques jours plus tôt par un groupe d’avocats ("Le peuple veut la réforme du régime", ndlr). M. Raja Salamé s’est présenté, confiant en la Justice. Cependant, la Justice n’était pas au rendez-vous. Cela mérite d’être précisé", selon l’avocat, avant d’embrayer sur un exposé des "faits".

 "Il apparaît du résumé de la dénonciation, qui fut largement diffusé sur les réseaux sociaux, que l’un de ses principaux piliers réside dans des 'journaux d’investigation français'. Telle est, selon le texte du résumé, la source des faits avancés. Nous noterons au passage que l’une des deux sources citées est un journal suisse et non français", poursuit le conseil. "Les 'preuves' dans ce dossier résideraient donc dans des spéculations médiatiques ! Sachant que M. Raja Salamé a fait l’objet d’une arrestation à l’issue même de son interrogatoire – au cours duquel il était initialement entendu en tant que témoin – on ne peut que dénoncer une telle démarche qui contrevient aux règles les plus élémentaires régissant la preuve", soutient-il.

"Il est également ahurissant de lire que des sociétés fictives auraient été créées en France et au Luxembourg. Comment une société créée selon les dispositions légales françaises ou luxembourgeoises, dont les actionnaires sont clairement identifiés, ayant opéré de manière régulière et s’étant acquittée de ses impôts depuis sa constitution, donc pendant des années, serait soudainement devenue fictive ? Si l’allégation est que M. Raja Salamé est un prête-nom, autant dissiper le doute immédiatement : il détenait uniquement 1% de la SCI ZEL et en était le gérant jusqu’en 2015. La détention du capital restant n’a jamais été dissimulée, contrairement aux rumeurs médiatiques. Les preuves documentaires sont là pour le démontrer. Où est donc (le caractère fictif avéré) ?", enchaîne encore le conseil.

 "Les auteurs de la dénonciation prétendent de manière péremptoire que la source des fonds des sociétés est illicite. Les sociétés qu’ils citent auraient reçu des fonds de la société Forry. Notre réponse est simple : cette allégation est totalement fausse et vise à tromper le public. Les enquêteurs en possession des comptes de Forry sont en mesure de le vérifier. C’est également l’occasion de confirmer que les sociétés BET et ZEL, les seules dont M. Raja Salamé a connaissance, ont été alimentées par des fonds privés et des prêts bancaires dont la source est parfaitement traçable. La comptabilité des sociétés précitées permet de le démontrer. Les allégations d’enrichissement illicite ou de blanchiment d’argent sont donc catégoriquement rejetées", affirme-t-il enfin.

L'avocat de Raja Salamé, frère du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), a publié un communiqué pour expliquer la position de son client suite à son audition et son arrestation ordonnées par la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, dans un contexte de crise pluridimensionnelle qui s'est compliquée encore plus par une confrontation ouverte entre le...