"L'audit juricomptable touche à sa fin", affirme Aoun

Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé lundi que la bataille de l'audit juricomptable au sein de la Banque du Liban, dont il fait son cheval de bataille depuis plus de deux ans, "touche à sa fin", se disant optimiste à cet égard.

"La bataille de l'audit juriscomptable touche à sa fin", a affirmé le chef de l'Etat dans un entretien accordé lundi au site web de la chaîne panarabe al-Mayadeen.

Depuis le début de la crise économique et financière inédite dont souffre le Liban depuis 2019, le camp du président Aoun, notamment le Courant patriotique libre (CPL) et son chef, Gebran Bassil (gendre de M. Aoun) plaident en faveur de l'audit juricomptable des comptes des administrations publiques, ainsi que de la Banque du Liban, dont le gouverneur, Riad Salamé, est devenu persona non grata pour le tandem Baabda-CPL.

Faisant l'objet de plusieurs procès au Liban et à l'étranger, le haut responsable financier, en poste depuis 1993, est décrié par une large partie de la population libanaise, qui le tient responsable de la crise dont souffre le pays. A ce sujet,  Michel Aoun a déclaré que "le cours de la justice -que se soit sur la scène locale autant qu'internationale, peut bien tarder, mais ne s'arrête certainement pas", dans une claire référence aux enquêtes visant M. Salamé. "La lutte pour libérer les comptes financiers est tout aussi importante que la libération de la décision politique", a encore souligné le président libanais qui tentait ainsi de comparer la crise financière du pays aux élections législatives prévues au Liban le 15 mai prochain, qui interviennent dans un contexte de colère généralisée contre la classe politique.

Évoquant en outre ses rapports avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dont il est l'allié depuis février 2006, M. Aoun a reconnu "qu'ils ne se parlent pas beaucoup". "Mais nous nous comprenons l'un l'autre facilement", a précisé le chef de l’État.

Le Hezbollah et le CPL de M. Aoun avaient scellé une alliance à la faveur de l'entente de Mar Mikhaël du 6 février 2006. Mais les rapports entre les deux partis ont connu plusieurs secousses récemment, notamment pour au sujet de la lutte contre la corruption, les aounistes accusant leur allié chiite de ne pas les rejoindre dans ce combat. Les deux partis comptent toutefois s'allier lors des élections législatives.