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Agenda - Distinction

Le président Macron remet la Légion d’honneur au directeur général de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch

« La jeunesse libanaise n’a d’avenir qu’ensemble, chrétiens et musulmans », déclare sœur Mariam an-Nour, directrice de l’école des sœurs carmélites à Mechref.

Le président Macron remet la Légion d’honneur au directeur général de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch

Le président Macron remettant l’insigne de la Légion d’honneur à Mgr Pascal Gollnisch. Photo Vatican News

Le président français Emmanuel Macron s’est félicité, au début de ce mois, qu’un budget particulier de deux millions d’euros ait permis à la France, par l’intermédiaire de L’Œuvre d’Orient, une association dédiée à la cause des chrétiens d’Orient, d’aider plus de 170 écoles chrétiennes francophones au Moyen-Orient, en 2021, et de toucher ainsi 58 000 élèves au Liban seulement. « Mais beaucoup reste à faire, c’est l’avenir de la paix qui en dépend », a ajouté le chef de l’État français, dans un discours prononcé à l’occasion de la remise de la Légion d’honneur à Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient. Et le chef de l’État français d’annoncer que le budget alloué sera doublé et passera cette année à 4 millions d’euros. Pour sa part, Mgr Gollnisch a affirmé en marge de la cérémonie « avoir pu mesurer, à de nombreuses reprises, combien quelques milliers d’euros peuvent changer le destin d’une école, ce faisant d’un village, et donc de toute une région ».

C’est pour avoir réussi à infléchir par des alertes et des rappels insistants la politique de la France dans ce domaine, et porter la voix des communautés chrétiennes orientales à l’oreille du président Macron, que Mgr Pascal Gollnisch s’est vu remettre des mains du chef de l’État français la Légion d’honneur, au cours d’une cérémonie tenue au palais de l’Élysée.

« Un événement exceptionnel », selon Vincent Gelot, représentant de L’Œuvre d’Orient au Liban et en Syrie, qui relève qu’il est rare que la distinction soit directement remise à l’intéressé par le président de la République.

Présente à la cérémonie, sœur Mariam an-Nour, directrice de l’école des sœurs carmélites à Mechref, au sud de Beyrouth, a insisté à cette occasion sur le fait que la présence chrétienne est « indispensable à l’équilibre de notre partie du monde », précisant « pour l’avenir même des musulmans ». La religieuse, dont l’établissement scolarise quelque 700 élèves de toutes confessions, a confié son inquiétude sur l’état du Liban. « Nous sommes au bord du gouffre », a-t-elle dit, notant qu’il ne reste « quasiment que la volonté de résistance des institutions éducatives ». « Nos institutions sont presque les seules garantes de ce tissu intercommunautaire », a-t-elle plaidé, assurant qu’elle œuvre « dans une perspective civile ».

Au service de tous

Dans son discours, le président Macron s’est dit persuadé désormais qu’aider les chrétiens d’Orient, « ce n’est pas venir au secours de minorités assiégées », qu’on viendrait protéger pour leur bénéfice exclusif, mais une action qui leur permettra d’agir « au service de toute la population, au service de l’éducation, de la santé, du patrimoine, de la culture, de leur permettre d’être le cœur vibrant de ce que nous croyons très profondément être la vocation de toute cette région ».

« Nous avons, pour cela, inventé ensemble cette formule originale, ce fonds public-privé en tandem avec L’Œuvre d’Orient et l’État, ouvert aux contributeurs extérieurs », s’est félicité le chef de l’État français, qui a invité « les collectivités locales, entreprises, institutions, associations à rejoindre nos efforts ».

À l’adresse de sœur Mariam an-Nour, le chef de l’État français a dit : « C’est une urgence de terrain que vous avez parfaitement décrite sœur Mariam an-Nour dans ce Liban si cher à nos cœurs et merci, parce que je crois que vos mots ont dit mieux que beaucoup d’autres l’importance de ce combat pour le dialogue interreligieux, pour que les enfants aillent à l’école et perpétuent cet esprit de paix, de fraternité, de pluralisme qui a fait du Liban un trésor et la richesse du Proche et du Moyen-Orient. »

Le récipiendaire de la Légion d’honneur, lui, n’a pas eu droit au discours de réponse traditionnel, conformément au protocole qui régit l’attribution de la Légion d’honneur par le président français en personne.

Les chrétiens, « ciment des peuples du M-O »

Un communiqué du Sénat français a par ailleurs été publié à cette occasion, rendant hommage à l’association et affirmant « combien, sous son impulsion et en lien avec les institutions publiques françaises, L’Œuvre d’Orient, avec 600 volontaires envoyés au Moyen-Orient, a mené des actions importantes pour la défense des chrétiens d’Orient : soutien aux écoles francophones chrétiennes avec la création, en 2020, du fonds pour les écoles d’Orient, sauvegarde du patrimoine chrétien oriental en lien avec le fonds Aliph, promotion de la culture et de l’histoire du christianisme oriental avec l’emblématique exposition Chrétiens d’Orient à l’Institut du monde arabe en 2017 ou encore la création de l’Institut chrétiens d’Orient ».

« Les chrétiens, par leur présence et les valeurs de fraternité et de solidarité qu’ils portent, constituent le ciment des peuples du Moyen-Orient dans des pays fracturés par le radicalisme islamique », a encore souligné le communiqué du Sénat.

Le président français Emmanuel Macron s’est félicité, au début de ce mois, qu’un budget particulier de deux millions d’euros ait permis à la France, par l’intermédiaire de L’Œuvre d’Orient, une association dédiée à la cause des chrétiens d’Orient, d’aider plus de 170 écoles chrétiennes francophones au Moyen-Orient, en 2021, et de toucher ainsi 58 000...