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Lifestyle - Minéralogie

Une géode d’améthyste, unique à ce jour, atterrit au musée MIM à Beyrouth

Découvert dans une mine de l’Uruguay, un cœur tapissé de cristaux a fait le buzz aux États-Unis et dans tout le continent américain...

Une géode d’améthyste, unique à ce jour, atterrit au musée MIM à Beyrouth

La photo des ouvriers posant avec la géode tapissée d’améthystes a fait le buzz. Photo DR

Cette pierre sculptée par la magie de la nature a attisé la convoitise des grands collectionneurs, mais c’est Sélim Eddé qui a réussi à l’acquérir pour le musée MIM, le musée de minéralogie et de paléontologie à Beyrouth ! Elle provient de la mine de Santa Rosa, dans la région d’Artigas, en Uruguay, à la frontière avec le Brésil. « Un trésor ! C’est la première fois que nous faisons une telle découverte », rapporte Marcos Lorenzelli, le patron d’Uruguay Minerals, entreprise de traitement et d’exportation de pierres précieuses, au site My Modern Met. Le jour de son extraction, les mineurs ont peiné au travail car la roche était particulièrement plus résistante que d’habitude, et il a fallu plusieurs heures pour arriver à la briser en deux. Mais le résultat a été exceptionnel. La géode (cavité rocheuse tapissée de cristaux) du basalte a révélé deux cœurs d’améthyste qui reposaient depuis des millions d’années dans les entrailles de la Terre. L’histoire, qui a fasciné les internautes, est devenue rapidement virale.

Les deux battants du basalte sont conservés en l’état au musée MIM. Photo DR

Deux battants et deux cœurs

Le contour des cœurs est dessiné par un quartz pur, mais en raison de la teneur élevée en fer du silicium qui constitue le quartz de leur centre, celui-ci est tapissé de cristaux d’améthystes, explique en substance Sélim Eddé. Il fait observer que cette géode est « un cas absolument unique, un accident de la nature vu les milliers de poches d’améthystes qui sont extraites de ce gisement. De plus, le hasard a voulu que le basalte soit fendu au bon endroit pour livrer une poche renfermant un cœur à gauche et un autre à droite chargés d’améthystes. Si elle avait été coupée latéralement, les cœurs auraient disparu, et nous n’aurions jamais su qu’ils avaient existé. J’ai acheté les deux battants. C’est un des marchands américains parmi les plus réputés qui a mis la main dessus et m’a prévenu de cette découverte. J’avoue que j’étais hésitant au début, car notre collection compte un grand nombre d’améthystes. Toutefois, en montrant la photo à mes collègues, Suzy Hakimian et Carole Atallah, et à mes frères et sœur, tous m’ont dit qu’il serait fou de rater un tel chef-d’œuvre ». Les cœurs sont aujourd’hui conservés en l’état au musée MIM.

Ils tombent à pic pour les groupies de la Saint-Valentin, mais aussi et surtout pour les amateurs du monde minéral.

Les deux battants du basalte sont conservés en l’état au musée MIM. Photo DR

Mémoire d’une terre

D’autres espèces rares et spectaculaires ont été acquises récemment par MIM. Telle la vivianite du Brésil, un phosphate de fer d’un vert émeraude transparent. Les experts pensent qu’elle a été formée suite à l’action de l’eau bouillante sur la carcasse fossilisée d’un dinosaure qui a dissous le phosphate des os, formant ainsi une magnifique gerbe de cristaux d’un vert éclatant, dont le contraste avec la matrice couleur terre est extraordinaire. Du Brésil toujours, le béryl se présente aussi sous forme de cristaux hexagonaux lisses ou striés. « C’est un minéral que j’ai tant aimé autrefois et dont j’ai dûment soupé », confie M. Eddé. Il craque cependant devant un étonnant ensemble de sept variétés de béryl exhibant côté à côte leur éclat : le quartz d’une blancheur laiteuse, la topaze couleur jaune, l’orthose et ses lamelles cristallines rosées, la morganite, ou « pierre d’ange », couleur rose « fleur de pêche », et autres cristaux tentent de charmer l’énorme aigue marine en forme de fusée.

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Les lieux se sont également enrichis de deux magnifiques gogottes des sables de Fontainebleau-Rambouillet, au sud-ouest de Paris. « L’eau chargée de silice a cimenté un sable ultrafin, leur donnant les formes ondulatoires des vagues. » Les travaux menés sur la datation des calcites incluses dans les gogottes de cette zone révèlent qu’elles ont connu deux grandes périodes de formation : entre moins 30 000 et moins 50 000 ans, et 300 000 ans. « Ces objets en trois dimensions évoquent les sculptures d’art moderne, poursuit le collectionneur Eddé, et certaines me rappellent le bibendum, le bonhomme mascotte de la marque de pneumatiques Michelin. » La taille, la blancheur, la finesse des grains de sable et la perfection exceptionnelle de leur forme, avaient aussi séduit le roi Soleil ! L’objectif du musée est de conserver de précieux « cailloux », aussi bien les tourmalines, les calcites, le quartz, la pyrite et la rhodonite que la spangolite, la géocronite ou la parahopéite, des espèces rares et exceptionnelles formées il y a des millions d’années. Le bon équilibre entre les spécimens recherchés par les spécialistes, qui reconnaît leurs dimensions scientifiques, et les pièces spectaculaires appréciées par une frange de plus en plus importante de la société fait de ce musée privé un des plus beaux du monde et des plus complets. Le nom du collectionneur libanais figure d’ailleurs dans le livre Les Minéraux remarquables de Jean-Claude Boulliard, conservateur de la prestigieuse collection de la Sorbonne (Université Pierre-et-Marie Curie) à Paris. Les 2 500 pièces du MIM, uniques chacune dans leur genre, font partie d’un précieux inventaire de la diversité minérale de la planète. Et au-delà de leur beauté, c’est l’histoire fabuleuse de l’univers minéral qu’ils égrènent en morceaux. Leur valeur historique est inestimable, puisque nombre d’entre eux proviennent de mines ou de gisements aujourd’hui disparus. Elles sont la mémoire de la Terre et constituent un véritable patrimoine pour l’homme.

Cette pierre sculptée par la magie de la nature a attisé la convoitise des grands collectionneurs, mais c’est Sélim Eddé qui a réussi à l’acquérir pour le musée MIM, le musée de minéralogie et de paléontologie à Beyrouth ! Elle provient de la mine de Santa Rosa, dans la région d’Artigas, en Uruguay, à la frontière avec le Brésil. « Un trésor ! C’est la première...

commentaires (8)

Quelles merveilles Bravo Salim !!! Continuer à croire de cette façon au Liban ça donne chaud au cœur !??

Noha Baz

08 h 55, le 15 février 2022

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Commentaires (8)

  • Quelles merveilles Bravo Salim !!! Continuer à croire de cette façon au Liban ça donne chaud au cœur !??

    Noha Baz

    08 h 55, le 15 février 2022

  • Le musée MIM est probablement le plus beau musée de Beyrouth. Une vraie pépite à ne pas rater. Vous pourrez y admirer une énorme collection de minéraux parmi les plus importantes et les plus variées au monde dans un cadre didactique, hyper moderne et interactif inattendu.

    Abichaker Toufic

    00 h 02, le 15 février 2022

  • Pardon, mais c’est quoi le "musée MIM”?

    Gros Gnon

    19 h 26, le 14 février 2022

    • Bonsoir, Il s'agit du musée de minéralogie et de paléontologie à Beyrouth. Nous avons apporté cette précision dans l'article. Merci de nous avoir alertés au sujet de cet oubli! L'Orient-Le Jour

      L'Orient-Le Jour

      21 h 15, le 14 février 2022

  • J’adore cet endroit si magique ! Un des rares endroits au monde qui fait rêver et qui est logé à Beyrouth grâce à ce monsieur inspiré et formidable.

    Wow

    14 h 07, le 14 février 2022

  • Mabrouk Selim et merci pour le MIM

    Robert Moumdjian

    12 h 07, le 14 février 2022

  • BRAVO POUR L,ACQUISITION ET MABROUK !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 21, le 14 février 2022

  • Une pure merveille ce musée

    Bardawil dany

    09 h 45, le 14 février 2022

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