10 février 2022, toujours au rendez-vous avec toi, Robert... !

Présent avec nous ou absent loin de nous, tu es toujours là, et tu resteras à jamais parmi nous ! Tu n’es guère en effet très loin, tu veilles, comme à ton habitude, à ce que l’amitié et la bonne humeur planent et se répandent autour de toi et parmi tes amis.

Discret, souriant, délicat, bienveillant, inquiet, affable, sincère, généreux et transparent, tu nous a toujours interpellés et invités à te rejoindre pour parler, discuter, débattre des choses de la Cité, penser l’avenir, construire, nous investir et profiter de la nature généreuse du pays du Cèdre et de son peuple… Nous sommes là aujourd’hui pour te saluer à notre tour, et t’exprimer notre profond attachement à ce souvenir tout particulier que tu as semé dans ce beau jardin de l’amitié, que tu as veillé à entretenir régulièrement, en nous réunissant chaque année, toi et Viviane, la compagne de ta vie, l’hôtesse courtoise et souriante, à Saghbine, dans ce petit coin de paradis qui surplombe le Litani et qui fait face à l’Anti-Liban ! Merci d’y avoir construit pour nous tous cette passerelle qui nous permettra à jamais de continuer à communiquer entre nous.

Comme par hasard, notre pays se prépare à nouveau cette année, comme par le passé, à amorcer une période d’élections législatives et présidentielle. Cet événement me rappelle que nous avions vécu ensemble autrefois, à plus d’une reprise, entourés par un cercle rapproché d’amis et de conseillers, des campagnes similaires, avec toi comme candidat. Nous avions espéré accéder à la candidature suprême et transformer le destin de ce grand peuple libanais, mais nous n’avons pas réussi à finaliser cet objectif et ouvrir une nouvelle page d’histoire !

Tu as continué ton parcours politique avec la même assiduité et la même détermination, tu as présidé la commission de l’Administration et de la Justice, tu t’es investi corps et âme dans la rédaction de lois nombreuses et variées, en espérant apporter un changement qualitatif dans la vie des citoyens et des institutions… Mais quelque temps avant ton départ précoce, tu commençais à être déçu et inquiet, car tu percevais autour de toi des bouleversements, des dissensions, un effritement du socle républicain et peut-être la fin d’un « rêve »… Tu as alors décidé de ne plus te représenter aux élections législatives de 2018, tu eus tout à fait raison !

Ce jour-là, nous avions, nous tous tes amis, compris qu’une page glorieuse de l’histoire du Liban de 1943 était en train d’être tournée. Tu allais désormais intégrer dans la mémoire des citoyens une place spéciale qui allait être offerte à une catégorie de politiques d’un autre acabit que celle qui nous a entraînés au fond de l’abîme dans lequel nous vivons aujourd’hui… Nous te sommes reconnaissants pour ton parcours et tes sacrifices, et espérons que les jeunes générations issues du mouvement du 17 octobre 2019 sauront assurer la relève, porter le flambeau du changement et véhiculer ce Liban indépendant, libre, souverain, neutre et démocratique auquel nous avons toujours rêvé et pour lequel nous, nos parents et demain nos enfants et petits-enfants, lutterons afin de réaliser son avènement avec fierté et conviction.