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Nos Lecteurs ont la Parole

Le bonheur, c’est une façon de vivre

Tous les jours, semble-t-il, on nous inonde de pseudo-conseils psychologiques sur le bonheur. On veut absolument nous faire croire que le bonheur est à notre portée, à condition de ne pas se tromper dans ses choix et d’avoir un système de valeurs qui nous convienne.

À cela s’ajoute l’idée que le bonheur est un état permanent. Si nous ne débordons pas d’allégresse du matin au soir, nous nous imaginons qu’il y a forcément un problème.

Pourtant, ce qu’éprouvent la plupart des gens n’a rien à voir avec un état de bonheur permanent. C’est quelque chose de plus banal, un mélange de ce que l’on peut un jour appeler problèmes non résolus, victoires ambiguës et vagues défaites, le tout entrecoupé de rares moments de réelle sérénité.

Ainsi, à cause de ce différend que nous avons eu avec notre directeur d’établissement, la journée d’hier n’a pas été, pour nous, un jour faste. Toutefois, les instants de bonheur, de réelle sérénité ont-ils vraiment manqué ?

Réfléchissons : n’avons-nous pas reçu un e-mail d’un vieil ami qui nous estime ? Un voisin de palier ne nous a-t-il pas fait un compliment et demandé qui nous avait si bien coupé les cheveux ? De cette journée, n’avons-nous retenu que les mauvais moments ? Et tous les autres, alors ?

Le bonheur, c’est comme un hôte imprévu, une cousine fascinante, originale, qui débarque au moment où nous nous y attendions le moins, qui commande du cappuccino pour tous les présents avec nous au café-trottoir, et disparaît laissant des effluves de gardénia dans son sillage. Nous ne pouvons pas la forcer à venir : nous pouvons seulement apprécier sa présence lorsqu’elle veut bien vous l’accorder. De la même façon, nous ne pouvons pas forcer le bonheur. En revanche, sachons le savourer lorsqu’il se manifeste.

Même, lorsque nous rentrons chez nous, la tête bourdonnant de problèmes, essayons de porter notre attention sur le soleil qui embrase les fenêtres et tout le quartier. Prêtons l’oreille aux cris des enfants qui jouent dans la faible lumière du soir, et nous retrouverons le moral.

Le bonheur, c’est une attitude face à la vie, ce n’est pas un état en soi. C’est quand nous entendons assis au balcon un air d’opéra, ou passons une heure agréable à ranger de nouveaux livres sur les étagères de notre bibliothèque. Le bonheur, c’est notre famille réunie autour d’une même table. Il se vit au présent, et non dans la lointaine promesse du « jour où nous nous sommes rencontrés ». Nous sommes tellement plus heureux lorsque nous tombons amoureux de la vie que nous menons malgré les vicissitudes du pays et de la politique. Le bonheur est un choix. Saisissons-le au moment où il passe, tel un ballon qui dérive vers la mer sous un ciel d’azur et un vent doux.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Tous les jours, semble-t-il, on nous inonde de pseudo-conseils psychologiques sur le bonheur. On veut absolument nous faire croire que le bonheur est à notre portée, à condition de ne pas se tromper dans ses choix et d’avoir un système de valeurs qui nous convienne. À cela s’ajoute l’idée que le bonheur est un état permanent. Si nous ne débordons pas d’allégresse du matin au...

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