Les Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé le gouvernement libanais à se réunir "régulièrement" afin de prendre une série de décisions "expéditives et efficaces" longuement attendues, autant à l'intérieur du pays que par la communauté internationale, pour résoudre la crise actuelle, et condamné les incidents survenus à plusieurs reprises ces dernières semaines au Liban-Sud, entre des membres de la Force intérimaire des Nations unies (Finul) et des habitants.
Dans un communiqué de presse diffusé vendredi par l'ONU, les membres du Conseil de sécurité ont "pris positivement note" de la reprise des réunions du gouvernement libanais après plus de trois mois d'interruption sur fond de tensions entourant l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth. Ils ont "insisté sur la nécessité d'une reprise rapide de réunions régulières" du cabinet de Nagib Mikati, afin notamment que des décisions "expéditives et efficaces" soient prises sur une série de dossiers, notamment l'adoption du budget national pour 2022 qui "permettra de finaliser rapidement un accord avec le Fonds monétaire international (FMI)".
Depuis la reprise des réunions gouvernementales, l'équipe de M. Mikati s'est réunie presque chaque jour pour plancher sur l'avant-projet de budget. Parallèlement, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a affirmé jeudi que l'institution ne soutiendrait qu'un programme "complet" pour le Liban, qui s'attaquera à tous les fléaux dont la corruption. Les pourparlers avec le Fonds sur des mesures de soutien visant à sortir le pays de la pire crise économique de son histoire moderne ont été entamés dans le courant du mois de janvier.
Participation électorale des femmes
Le Conseil de sécurité a réitéré, par ailleurs, son appel à la mise en œuvre de réformes "nécessaires pour aider la population" et attirer des aides internationales, et à l'organisation d'élections "libres, justes, transparentes et inclusives, le 15 mai, comme cela est prévu". Le scrutin devra assurer "une participation totale, égalitaire et significative des femmes, comme candidates et électrices", ajoute le Conseil, qui exhorte le gouvernement à fournir les ressources nécessaires à la Commission de supervision des élections et à en nommer les membres.
Les quinze Etats membres de la haute instance onusienne ont, par ailleurs, "déploré" les incidents survenus entre fin décembre et fin janvier dans la zone d'opérations de la Finul, dans le sud du pays, et rappelé l'importance d'assurer la sécurité et la liberté de mouvement du personnel international. Ils ont appelé les autorités libanaises à enquêter sur les circonstances de ces "attaques" contre les Casques bleus afin que les responsables soient traduits en justice.
Sur un autre plan, ils ont renouvelé leur appel à une enquête "indépendante, impartiale, complète et transparente" concernant la double explosion au port de Beyrouth, qui fait depuis des mois l'objet de nombreux recours de la part de responsables politiques poursuivis par le juge d'instruction, et est actuellement à l'arrêt.
Politique tangible de dissociation
Le Conseil de sécurité a enfin réaffirmé "son soutien à la stabilité, la sécurité, l'intégralité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban, conformément aux résolutions de l'ONU", notamment la 1701, qui avait mis un terme en 2006 aux hostilités entre Israël et le Hezbollah, et la 1559, de 2004, qui prévoit le désarmement de toutes les milices. Il a, dans ce contexte, invité toutes les parties à se conformer à une "politique tangible de dissociation par rapport aux conflits externes", en allusion notamment à la lutte régionale entre les axes saoudien et iranien ou à l'implication du Hezbollah en Syrie et au Yémen.
Le Conseil de sécurité se compose de 15 membres, dont cinq permanents : Chine, Etats-Unis, Russie, France et Royaume-Uni. Les dix autres membres, élus pour une durée de deux ans, sont actuellement l'Inde, l'Irlande, le Kenya, le Mexique, la Norvège, l'Albanie, le Brésil, les Emirats arabes unis, le Gabon et le Ghana.
commentaires (6)
Chut vous allez épuisé notre gouvernement d'occupation Iranienne ! Ils sont plus habitué à voler que de travailler !
Marwan Takchi
00 h 15, le 06 février 2022