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Économie - Finances publiques

Pas d’avancée majeure concernant l’avant-projet de budget 2022

Le gouvernement a étudié les nombreuses aides sociales qu’il va octroyer aux résidents, alors que 82 % de la population vit sous le seuil de pauvreté multidimensionnelle. 

Pas d’avancée majeure concernant l’avant-projet de budget 2022

Le Conseil des ministres, réuni le 31 janvier 2022 au Grand sérail. Photo Dalati & Nohra.

Comme depuis une semaine, le Conseil des ministres s’est réuni lundi au Grand sérail, sous la présidence du Premier ministre, Nagib Mikati, pour poursuivre l’étude de l’avant-projet de budget 2022, préparé par le ministre des Finances, Youssef Khalil. Ces discussions ne semblent pas toutefois avoir bien avancé, et ce sur de nombreux sujets jugés problématiques ou sensibles, au regard de la crise économique et financière que le pays traverse depuis plus de deux ans.

Prenant la parole à l’issue de la réunion, le ministre de l’Information p.i. et de l’Éducation, Abbas Halabi, a indiqué que le Conseil a réitéré sa demande pour plus d’explications au ministre de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, en ce qui concerne « l’avance pour l’électricité publique », utilisée pour importer du carburant à destination des centrales, et qui a été estimée à 5 250 milliards de livres libanaises dans l’avant-projet, alors que le pays connaît depuis l’été dernier de longues heures de rationnement de courant. Dans le brouillon du préambule publié mercredi dernier par Youssef Khalil, celui-ci a indiqué que cette somme pouvait être majorée d’un montant qu’il n’a pas précisé, afin de se prémunir des fluctuations du taux dollar/livre. Le ministre devra fournir ces explications lors de la prochaine séance, soit celle de demain. Samedi, les discussions à propos de l’avance à Électricité du Liban (EDL) avaient déjà été suspendues, en attendant plus de précisions de la part de Walid Fayad.

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Toujours selon les déclarations de Abbas Halabi, le gouvernement a étudié les nombreuses aides sociales qu’il va octroyer aux résidents, alors que 82 % de la population vit sous le seuil de pauvreté multidimensionnelle, selon l’Escwa, allouant un budget de 400 milliards de livres aux associations s’occupant de personnes en situation de handicap, de personnes âgées, d’enfants ou encore de femmes battues. D’autres mesures avaient été incluses dans ce budget, dont des aides aux fonctionnaires, qui devraient recevoir un salaire supplémentaire par mois, et aux retraités, qui devraient recevoir un pourcentage supplémentaire de leur pension sans que celui-ci n’ait été spécifié, selon les explications fournies jeudi soir par Youssef Khalil lors d’un entretien télévisé. Reste à savoir toutefois si l’État aura les fonds nécessaires pour financer tous ces projets sociaux, qui sont nécessaires à tout un pan de la population.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le texte introduit de nouvelles taxes, comme sur les importations des biens ou encore l’introduction d’un « dollar douanier ». Cette expression se réfère à un taux de change spécifique qui servirait au calcul des droits de douanes mais aucune décision n’a été prise à ce sujet, comme ce fut déjà le cas jeudi. Dans le préambule, le ministre des Finances a considéré un taux de change de 20 000 livres pour calculer le PIB du pays, ainsi que pour les intérêts des eurobonds (titres de dette en devises).

L’examen et la validation de ce budget revêtent un intérêt crucial pour le Liban, pressé de lancer des réformes devant amorcer son redressement et convaincre le Fonds monétaire international de financer ses efforts via un programme dédié. Cet avant-projet de budget fait l’objet de nombreuses critiques, dont les nouvelles taxes, une différence entre les « nouveaux » et « anciens » dépôts bancaires ou encore les prérogatives présumées accordées au ministre des Finances. Ce dernier, un proche du président du Parlement Nabih Berry, s’est défendu jeudi contre les critiques. 

Comme depuis une semaine, le Conseil des ministres s’est réuni lundi au Grand sérail, sous la présidence du Premier ministre, Nagib Mikati, pour poursuivre l’étude de l’avant-projet de budget 2022, préparé par le ministre des Finances, Youssef Khalil. Ces discussions ne semblent pas toutefois avoir bien avancé, et ce sur de nombreux sujets jugés problématiques ou sensibles, au...

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