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Nos Lecteurs ont la Parole

Le départ de Hariri : une chance

Il y a deux façons de réagir au retrait de Saad Hariri de la vie politique.

La première, traditionnelle et débilitante, est bien sûr l’éternelle lecture confessionnelle : y voir un « boycott sunnite » qui remettrait en cause la tenue ou la légitimité des prochaines élections législatives. C’est la grave erreur que commettent souvent certains médias et beaucoup de Libanais, celle qui consiste à accepter mécaniquement que certains accaparent la représentation d’une communauté, en dépit de toute logique. Ce n’est ni à Saad Hariri, ni au mufti, ni à l’ambassadeur saoudien et encore moins à un club autoproclamé d’anciens Premiers ministres de représenter ce qu’on appelle à tort la « rue sunnite ». Aucun n’a été élu directement ou exclusivement par cette communauté pour remplir ce rôle. À l’instar des zaïms des autres confessions, leur légitimité n’a pas plus de valeur que leur arrogance et leur attachement à la loi du plus fort, du plus riche ou du plus violent.

La seconde lecture de ce départ « haririen », bien plus intéressante, est d’y voir une opportunité. L’échec de Saad Hariri en politique est cuisant : contrairement à son père qui – qu’on le veuille ou pas – avait au moins une sorte de vision pour le Liban, Saad Hariri n’a jamais eu aucune vraie conviction, peu d’options peut-être mais encore moins de flair ou de talent. Il a toujours été là comme par défaut et il n’a donc jamais su tenir le pays. Les chefs mafieux, qui se délectaient jadis de la faiblesse de ce leader malgré lui, se désolent aujourd’hui de son départ. On leur souhaite tous, sans trop y croire, de vite lui emboîter le pas.

Il est surtout urgent pour les partis issus de la thaoura de saisir cette opportunité pour présenter ensemble des candidats compétents, et remplir le vide que Hariri laisse avec ses alliés léthargiques. Trouver un programme socio-économique fort pour Tripoli, des idées d’avenir pour les Beyrouthins et un vrai projet de développement pour Saïda, la Békaa ou le Akkar… L’opportunité de remplacer la ploutocratie incompétente est bien là, devant vous. Saisissez-la vite avant qu’un nouveau mafieux ou usurpateur s’en empare et prétende représenter une communauté malgré elle. Unissez-vous pour proposer des hommes et des femmes qui se mettent au service de toutes les « rues ». Vous êtes notre seul espoir.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Il y a deux façons de réagir au retrait de Saad Hariri de la vie politique.La première, traditionnelle et débilitante, est bien sûr l’éternelle lecture confessionnelle : y voir un « boycott sunnite » qui remettrait en cause la tenue ou la légitimité des prochaines élections législatives. C’est la grave erreur que commettent souvent certains médias et beaucoup de...

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