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Monde - Ukraine

Le Kremlin juge « destructive » l’idée de sanctions contre Poutine

Washington s’attend à un possible « usage de la force militaire » par Moscou d’ici à mi-février.

Le Kremlin juge « destructive »  l’idée de sanctions contre Poutine

Un militaire ukrainien s’entraînant à l’usage de missiles antiaériens, dans la région de Volyn, en Ukraine. Photo Reuters

La Russie a qualifié hier de « destructive » l’idée de sanctions contre son président Vladimir Poutine, évoquée par les États-Unis en cas d’invasion de l’Ukraine, alors que Washington s’attend à ce que Moscou puisse faire « usage de la force militaire », « peut-être » d’ici à mi-février.

Ces propos interviennent alors que se tenait hier à Paris une réunion entre les conseillers diplomatiques des présidents russe, ukrainien, français et du chancelier allemand. Cette réunion dans le format diplomatique dit de « Normandie », datant de 2015, tente de désamorcer la crise après une série de pourparlers entre Russes et Américains la semaine dernière.

Les tensions n’ont cessé de monter ces derniers mois autour de l’Ukraine, Moscou était accusé d’avoir déplacé des dizaines de milliers de soldats à la frontière en vue d’une offensive. La Russie exige, elle, des garanties pour sa sécurité, dont le rejet de l’adhésion de Kiev à l’OTAN.

Une réponse écrite de l’OTAN et des États-Unis aux demandes russes sera envoyée à Moscou d’ici à la fin de la semaine, ont indiqué hier plusieurs sources diplomatiques de l’Alliance, un responsable européen qualifiant nombre de ces demandes « d’inacceptables ».

Le président américain Joe Biden a affirmé mardi qu’il pouvait « concevoir » de sanctionner personnellement Vladimir Poutine, promettant « d’énormes conséquences » si Moscou attaquait l’Ukraine, une décision qui « changerait le monde ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a balayé ces menaces en estimant hier que de telles sanctions ne seraient « pas douloureuses politiquement » pour le dirigeant russe, bien que « destructives » pour les relations entre Moscou et les Occidentaux. Si M. Biden n’a pas précisé la nature de ces éventuelles sanctions contre M. Poutine, les sanctions américaines passent le plus souvent par un gel des avoirs et une interdiction de transaction avec les États-Unis. M. Peskov a ainsi souligné que la loi russe interdit en principe aux hauts responsables du pays de posséder des avoirs à l’étranger, estimant donc que de telles mesures « ne sont pas du tout douloureuses » pour les autorités.

Des mesures de riposte

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a lui affirmé que « si l’Occident poursuit sa voie belliqueuse, Moscou prendra les mesures de riposte nécessaires ». Il a encore une fois dénoncé « l’hystérie » occidentale quant à l’imminence supposée d’une intervention russe en Ukraine.

Les États-Unis s’attendent toujours à ce que la Russie puisse faire « usage de la force militaire » contre l’Ukraine d’une manière ou d’une autre, « peut-être » d’ici à mi-février, a déclaré hier la vice-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman.

« Tout indique » que le président russe Vladimir Poutine « va faire usage de la force militaire à un moment donné, peut-être entre maintenant et mi-février », a-t-elle dit, tout en assurant ne pas savoir s’il avait pris « la décision définitive » de passer à l’offensive. « Nous savons tous que les Jeux de Pékin commencent le 4 février avec la cérémonie d’ouverture et le président Poutine y sera. Je pense que probablement le président Xi Jinping ne serait pas enthousiaste si Poutine choisit ce moment-là pour envahir l’Ukraine », a fait valoir Wendy Sherman. Selon elle, malgré les intenses discussions diplomatiques entre les Occidentaux et les Russes, « la Russie continue l’escalade de sa menace contre l’Ukraine en ce moment même ».

« Nous nous préparons à tous les scénarios » qu’il s’agisse d’une « invasion totale » mais aussi partielle, car « un soldat russe supplémentaire qui envahit l’Ukraine est un problème très sérieux en contradiction avec tous les principes de la sécurité internationale », a-t-elle insisté. « Cela envoie aussi un message au monde entier que les autres autocrates peuvent agir avec une telle impunité », a-t-elle prévenu. Dans ce contexte tendu, l’ambassade américaine en Ukraine a une nouvelle fois « exhorté » ses ressortissants à « envisager de partir maintenant ».

La Russie a multiplié ces dernières semaines les manœuvres militaires, y compris aux frontières ukrainiennes avec des exercices lancés mardi impliquant quelque 6 000 hommes, des avions de chasse et bombardiers dans le Sud et en Crimée, péninsule que Moscou a annexée en 2014.

Moscou avait précédemment annoncé des manœuvres navales dans l’Atlantique, l’Arctique, le Pacifique et la Méditerranée ainsi que des exercices conjoints avec la Biélorussie, aux frontières de l’Union européenne.

Un détachement de la flotte russe du Nord est entré mercredi en mer de Barents dans le cadre de ces exercices, et celle de la mer Noire a déployé une vingtaine de navires.

La Russie a également massé jusqu’à 100 000 soldats aux frontières ukrainiennes. Si l’Ukraine s’est alarmée pendant des semaines d’une invasion imminente, elle a néanmoins estimé hier que ce nombre était encore « insuffisant » pour lancer une attaque d’envergure contre le pays, selon le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

Les États-Unis ont pour leur part placé en alerte lundi quelque 8 500 soldats, qui pourraient renforcer la Force de réaction rapide de l’OTAN de 40 000 militaires. La décision de leur déploiement n’a toutefois pas été prise. L’OTAN a, elle, annoncé placer des forces en attente et envoyer des navires et des avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l’Est, et cela alors que la Russie considère les troupes de l’Alliance dans son voisinage comme une menace existentielle.

Autre source de tensions possibles, un haut responsable du Parlement russe, Andreï Tourtchak, a appelé hier à livrer des armes aux séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, que Kiev combat depuis 2014 dans une guerre qui a fait plus de 13 000 morts.

Source : AFP

Rome embarrassé par une réunion de Poutine avec des PDG italiens

Le président russe Vladimir Poutine a participé hier par vidéo à une réunion avec des patrons de grandes entreprises italiennes, en pleine crise ukrainienne, ce qui avait conduit Rome à demander à celles dans lesquelles l’État italien est présent au capital d’y renoncer. « Nous considérons l’Italie comme un des principaux partenaires économiques » de la Russie, a affirmé devant ses auditeurs Vladimir Poutine. Cette rencontre virtuelle de plus de deux heures entre le chef du Kremlin et des dirigeants de grands groupes de la péninsule, invités par la Chambre de commerce italo-russe, a provoqué l’embarras à Rome, à un moment où les tensions sont à leur comble entre Moscou et les puissances occidentales, qui ont brandi la menace de sanctions si la Russie agressait l’Ukraine. Parmi les entreprises invitées, figuraient les géants de l’énergie, Eni et Enel, le fabricant de pneumatiques Pirelli, mais aussi les banques UniCredit, Intesa Sanpaolo et l’assureur Generali. En amont de la réunion, le gouvernement de Mario Draghi était monté au créneau pour demander aux sociétés dont l’État figure au capital, Eni et Enel, de ne pas y participer, selon une source patronale. Le groupe Eni a renoncé à y participer, a déclaré un de ses porte-parole. Enel a en revanche maintenu sa participation, de même que Generali et Pirelli, qui coorganisait l’événement.

La Russie a qualifié hier de « destructive » l’idée de sanctions contre son président Vladimir Poutine, évoquée par les États-Unis en cas d’invasion de l’Ukraine, alors que Washington s’attend à ce que Moscou puisse faire « usage de la force militaire », « peut-être » d’ici à mi-février.Ces propos interviennent alors que se tenait hier à...

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