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Société - Entretien express

« Pour moi, Libanais et Français constituent une même famille »

Denis Fadda, président international de la Renaissance française, répond aux questions de « L’Orient-Le Jour ».

« Pour moi, Libanais et Français constituent une même famille »

Denis Fadda, président international de la Renaissance française, à Beyrouth. Photo M.H.

Universitaire et haut fonctionnaire français, Denis Fadda est également président international de la Renaissance française depuis 2012. Cette organisation vise à diffuser la francophonie à travers le monde en promouvant la culture, en œuvrant pour la paix et en distinguant les mérites d’écrivains francophones. En visite au Liban, il répond aux questions de L’Orient-Le Jour.

Comment se porte la francophonie aujourd’hui dans le monde ? Et la tendance mondiale correspond-elle à la situation au Liban ?

Si nous parlons de la francophonie dans le monde, elle se porte bien mieux qu’on ne le dit. Les chiffres parlent clairement, notamment en Afrique où il y a une nette progression. Le continent compte des pays qui sont francophones mais dans lesquels toute la population ne parlait pas français du fait d’un retard dans l’éducation. Ce retard est aujourd’hui de plus en plus comblé. Dans d’autres régions du monde, il y a une progression, mais l’Afrique enregistre la plus forte. Si on parle du Liban, il est clair que les deux années qui viennent de s’écouler ont porté atteinte à la francophonie. Elle est blessée par ce qui se passe, mais ce n’est pas irrémédiable et je pense que lorsque les mesures auront été prises et que l’économie repartira, la francophonie repartira également. Les élites francophones jouent un rôle très important au Liban. Lorsque la situation économique sera bonne, beaucoup de Libanais qui ont choisi la voie de l’exil reviendront. Je suis assez optimiste, un optimisme raisonnable pour l’avenir de la francophonie au Liban. Mais je ne dissimule pas que la situation actuelle n’est pas excellente.

Comment renforcer la francophonie au Liban ? Quelles sont les priorités ?

D’abord, c’est par l’éducation que cela doit passer. Il faut aider l’enseignement primaire, il faut que tous ceux qui désirent être scolarisés en français puissent le faire. Il faut apporter une assistance à cet enseignement. Puis il faut aider l’enseignement supérieur pour qu’il puisse se renforcer et obtenir les fonds dont il a besoin. Il y a aussi un autre moyen de protéger la francophonie, c’est d’aider les jeunes qui veulent créer des entreprises. Il y a un établissement au Liban, qui fait un travail remarquable et qu’il convient de saluer, c’est l’École supérieure des affaires (ESA). Elle aide les jeunes qui veulent créer des entreprises, leur apprend comment la monter et examine leurs projets.

À la suite de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, le président français a lancé une initiative pour tenter d’aider le Liban à sortir de la crise. Comment analysez-vous cette initiative et sa portée ?

Pour moi, Libanais et Français constituent une même famille. Sur ces bases-là, nous pouvons beaucoup construire. La démarche du président Macron est à saluer parce qu’il a eu le courage d’être là tout de suite. Je crois qu’aucun chef d’État n’aurait pu réagir, et de fait, aucun chef d’État n’a réagi comme lui l’a fait, c’est-à-dire spontanément. La France est même prête à faire beaucoup plus. Mais évidemment, il faut avoir la certitude que les décideurs au Liban sont prêts à faire les réformes qui permettront de déclencher cette aide que la France est tout à fait disposée à apporter.

Pouvez-vous préciser le rôle et l’action de la Renaissance française au Liban ?

Du côté de la Renaissance française, il y a une réelle volonté d’aider le Liban, de travailler avec les Libanais. La Renaissance française croit beaucoup en « la paix par la culture », donc nous sommes disposés à mettre en place un dialogue entre tous les Libanais dans un esprit de culture et de franchise. La Renaissance française, c’est d’abord la rencontre, puis le dialogue, et ensuite le partage. C’est tout un pôle francophone qui est en train de naître. La collaboration entre la représentation de l’ordre national du Mérite au Liban, présidée par Christiane Sarkis, et la délégation de la Renaissance française au Liban, représentée par Ibrahim Tabet, donne plus de force à nos projets.

Universitaire et haut fonctionnaire français, Denis Fadda est également président international de la Renaissance française depuis 2012. Cette organisation vise à diffuser la francophonie à travers le monde en promouvant la culture, en œuvrant pour la paix et en distinguant les mérites d’écrivains francophones. En visite au Liban, il répond aux questions de L’Orient-Le Jour. Comment...

commentaires (3)

Il vaut mieux avoir un bon voisin que de la famille lointaine ...

Stes David

13 h 17, le 26 janvier 2022

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Commentaires (3)

  • Il vaut mieux avoir un bon voisin que de la famille lointaine ...

    Stes David

    13 h 17, le 26 janvier 2022

  • Réintégrez le syriaque comme langue vivante avant qu’elle ne dépérisse bientôt.

    Wow

    12 h 13, le 26 janvier 2022

  • Pour que le Liban s'émancipe du "monde arabe", langue de l'envahisseur islamique et obscurantiste, il doit se réapproprier la langue de la mère Patrie, celle du protecteur et libérateur, le français. Cela lui évitera aussi de sombrer dans ce putride univers anglo-saxon

    Nicolas ZAHAR

    10 h 21, le 26 janvier 2022

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