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Économie - Carburants

Baisse des prix au Liban, hausse des cours mondiaux

Baisse des prix au Liban, hausse des cours mondiaux

Une station-service du côté de Bouar (Kesrouan). Photo P.H.B.

Après la forte appréciation, ces derniers jours, de la livre libanaise face au dollar, s’échangeant entre 24 000 et 25 000 livres sur le marché parallèle après un pic à 33 000 livres la semaine dernière, et malgré la hausse des cours mondiaux du pétrole, les prix de tous les carburants au Liban ont enregistré une baisse hier. La grille tarifaire avait déjà été revue vendredi à la baisse, par deux fois.

Selon les tarifs du ministère de l’Énergie et de l’Eau publiés hier matin, les 20 litres d’essence 95 octane se vendent désormais à 362 400 livres, après une baisse de 6 800 livres. Le prix du bidon d’essence 98 octane a diminué de 7 400 livres et se vend à 374 400 livres. Les 20 litres de diesel (utilisé pour les véhicules, et non celui consommé par les générateurs électriques, facturé, lui, en dollars) ont connu une baisse plus importante de 30 200 livres et sont désormais tarifés à 332 600 livres. Le prix de la bonbonne de gaz a également affiché un recul, de 28 600 livres cette fois, et se vend à 291 000 livres.

Commentant cette nouvelle baisse des prix des carburants, le porte-parole des propriétaires de stations-service, Georges Brax, a expliqué que selon le mécanisme mis en place pour permettre aux importateurs d’obtenir des devises pour payer leurs produits, la Banque du Liban (BDL) continuait de fournir 85 % du prix de la facture des importations, au taux de 23 900 livres pour un dollar hier au lieu de 24 600 livres la dernière fois. Les importateurs doivent s’alimenter, pour les 15 % restants, sur le marché parallèle, à un taux qui est passé de 28 336 livres à 25 012 livres, selon leurs calculs. Le syndicaliste a également souligné que cette baisse s’est faite malgré l’augmentation des prix mondiaux des carburants. Le prix du kilolitre d’essence « a augmenté de 15,6 dollars » et est désormais vendu à 615,53 dollars (au lieu de 599,93 dollars précédemment), tandis que le prix du kilolitre de diesel a lui augmenté de « 21 dollars », passant de 615 à 636 dollars. Ce diesel, facturé donc en dollars, est utilisé pour les groupes électrogènes qui pallient la quasi-inexistence d’électricité publique au Liban.

De fait, les cours mondiaux du pétrole ont enregistré hier un plus haut depuis 2014. En matinée, le baril de Brent de la mer du Nord se négociait pour 87,6 dollars, après avoir grimpé jusqu’à 88,13 dollars plus tôt en séance et dépassant allègrement son niveau d’octobre 2014 (86,74 dollars) dès la matinée en Asie, un jour après avoir rattrapé son niveau d’octobre 2018. Le baril américain de WTI s’échangeait lui pour 85,25 dollars, après avoir atteint 85,74 dollars un peu plus tôt, dépassant son pic d’octobre dernier (85,41 dollars) qui était un plus haut depuis 2014.

Une hausse sur fond de « tensions sur l’offre et de risques géopolitiques », titrait hier l’AFP. Si le variant Omicron du Covid-19, initialement perçu comme une menace pour les achats de brut, s’avère moins grave pour la demande que ses prédécesseurs, les regards sont à la fois braqués sur la menace persistante d’une invasion de l’Ukraine par la Russie, ainsi que sur le regain de tensions dans le Golfe cette semaine entre les rebelles yéménites houthis, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Deux risques géopolitiques qui pourraient avoir un impact considérable sur les cours mondiaux et l’approvisionnement global.

Les distributeurs de gaz alertent sur les vieilles bonbonnes : des « bombes à retardement »

Le président du syndicat des travailleurs et distributeurs de gaz au Liban, Farid Zeinoun, a exhorté hier le ministère de l’Énergie et de l’Eau à remplacer « immédiatement » les anciennes bonbonnes de gaz par des nouvelles, afin de « préserver la sécurité publique et de protéger la vie des citoyens d’un danger certain et direct », qualifiant ces bonbonnes de « bombes à retardement ». Un avertissement que le président du syndicat des distributeurs de bonbonnes de gaz, Jean Hatem, avait également énoncé à L’Orient-Le Jour la semaine dernière, ajoutant que ce dossier était tombé « dans les oubliettes » et qu’il fallait « absolument le relancer ».

Dans son communiqué, Farid Zeinoun a souligné « l’échec du ministère de l’Énergie à approuver, jusqu’à aujourd’hui, le remplacement des anciennes bouteilles de gaz par de nouvelles », soulignant que « le processus de remplacement est complètement arrêté ». Il a ensuite déclaré que « tous les ministres successifs de l’Énergie avaient traité jusque-là la décision de remplacement de manière responsable », s’étonnant que « cette question sensible ait été ignorée par le ministre actuel de l’Énergie Walid Fayad, sachant que l’argent alloué sur le compte du ministère est actuellement estimé à 70 milliards de livres ».

Selon Farid Zeinoun, il y a actuellement 900 000 vieilles bonbonnes de gaz en service, ce qui signifie que les entreprises opérant dans le secteur du gaz doivent remplacer 3,33 bonbonnes pour chacune des quelque 250 000 tonnes de gaz domestique consommées chaque année au Liban. Le taux de remplacement annuel est censé être de 832 500 bonbonnes, a-t-il précisé.

Après la forte appréciation, ces derniers jours, de la livre libanaise face au dollar, s’échangeant entre 24 000 et 25 000 livres sur le marché parallèle après un pic à 33 000 livres la semaine dernière, et malgré la hausse des cours mondiaux du pétrole, les prix de tous les carburants au Liban ont enregistré une baisse hier. La grille tarifaire avait déjà été...

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