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Sport - Tennis / Open d’Australie

Qui profitera de l’absence de Djokovic ?

Le n° 1 mondial, non vacciné contre le coronavirus, a quitté l’Australie après sa défaite judiciaire et risque gros pour son avenir.

Qui profitera de l’absence de Djokovic ?

Novak Djokovic, le n° 1 mondial serbe du tennis, non vacciné contre le Covid-19, a quitté hier l’Australie après le rejet par la justice du recours qu’il avait intenté contre son expulsion. Un revers dont sa carrière pourrait lourdement pâtir. Sur cette photo, datée du 12 février 2021, Djokovic réagissant lors de son match de l’Open d’Australie contre le joueur américain Taylor Fritz. William West/AFP

Novak Djokovic a définitivement perdu : le n° 1 mondial du tennis, non vacciné contre le Covid-19, a quitté hier dimanche l’Australie après le rejet par la justice du recours qu’il avait intenté contre son expulsion, ordonnée par le gouvernement australien. Au terme d’une audience en référé, les trois juges de la Cour fédérale d’Australie ont débouté le Serbe de 34 ans, enterrant ses espoirs de conquérir à l’Open d’Australie, qui débute ce matin à Melbourne, un 21e titre record en grand chelem. « Je suis extrêmement déçu », a réagi Djokovic dans un communiqué. « Je vais maintenant prendre du temps pour me reposer et récupérer », a souligné le joueur, dont la carrière pourrait pâtir lourdement de ce revers. « Cela me met mal à l’aise que l’attention ait autant été portée sur moi ces dernières semaines et j’espère que nous pouvons désormais tous nous focaliser sur le jeu et sur le tournoi que j’aime », a-t-il ajouté. Djokovic a quitté peu après Melbourne, à 22h51 en Australie (à 13h51 au Liban), à bord d’un vol à destination de Dubaï. Ce départ précipité est l’épilogue d’un long feuilleton qui avait commencé le 4 janvier, jour de son départ pour l’Australie, et tenu depuis en haleine le monde entier.

Au-delà de l’Open d’Australie, Novak Djokovic risque de perdre gros et de se heurter à de multiples obstacles avec sa décision de ne pas se faire vacciner contre le Covid-19. Jusqu’à mettre en péril la suite de sa carrière ? La position du Serbe est d’autant plus délicate qu’elle est extrêmement minoritaire : 97 % du top 100 des joueurs sont vaccinés, selon l’ATP. Dans son unique communiqué sur l’affaire Djokovic à ce jour, l’organisation qui régit le circuit masculin « continue à recommander fortement la vaccination » aux joueurs et la considère même « essentielle » pour que le tennis « puisse exister avec la pandémie ».

Parcours du combattant

Son expulsion d’Australie pourrait ainsi n’être que le début de puissants vents contraires pour Djokovic. Dans l’immédiat, elle le prive de jouer sur son terrain de jeu favori, lui qui a triomphé 9 fois à Melbourne, et l’éloigne, au mieux, de sa quête ultime : celle du record de sacres en grand chelem, qu’il partage pour l’instant avec Roger Federer et Rafael Nadal (20 titres majeurs chacun). Elle met aussi en danger sa place de n° 1 mondial. Deux joueurs ont les moyens de l’en déposséder dès l’Open d’Australie, à la condition de s’y imposer : Daniil Medvedev (n° 2) et Alexander Zverev (n° 3). Toutefois, le terme de la tournée australienne ne sonnera vraisemblablement pas la fin des problèmes pour Djokovic.

En l’état actuel des contraintes sanitaires, et dans un sport global itinérant, c’est un parcours d’obstacles qui l’attend au fil de la saison. Sans être exhaustif, entrer aux États-Unis, où se joue non seulement l’US Open mais aussi trois des neuf Masters 1000, s’annonce mission impossible : la vaccination complète est obligatoire pour les voyageurs étrangers et les exemptions sont très rares. Une infection antérieure au Covid-19 n’en fait par exemple pas partie. Si Roland-Garros a entrouvert la porte à Djokovic sous bulle sanitaire, par la voix de la ministre des Sports française, Roxana Maracineanu, « tout ce que je dirais, c’est que je crois en la vaccination et que je pense que c’est une chose merveilleuse », a répondu le Premier ministre britannique Boris Johnson, interrogé sur le tournoi de Wimbledon.

Quoi qu’il en soit, l’absence de Djokovic aiguise les appétits à Melbourne avant le coup d’envoi de l’Open d’Australie, sans son favori mais avec plusieurs successeurs possibles au Serbe.

Rafael Nadal n’a remporté qu’une seule fois l’Open d’Australie (2009), mais il a joué quatre autres finales (2012, 2014, 2017 et 2019). L’Espagnol souligne régulièrement qu’il a « souvent été blessé » au moment du premier Majeur de l’année. Cette fois encore, il revient de plusieurs mois d’absence. En raison d’une blessure à un pied, il a manqué Wimbledon et l’US Open l’an dernier, mettant un terme à sa saison début août. Désormais 6e mondial, il a réussi un retour tonitruant en remportant le tournoi ATP 250 de Melbourne, son 89e titre sur le circuit. Et si le physique tient, il sera forcément parmi les prétendants au titre pour porter à 21 le record de titres du grand chelem. D’autant qu’en plus de sa blessure à un pied, le Majorquin a contracté le Covid-19 en décembre dernier et en a bien souffert. « J’ai été très malade et il faut du temps pour s’en remettre », a-t-il reconnu. Alors, forcément, se pose la question du physique, si important dans le tennis du joueur de 35 ans.

Daniil Medvedev (25 ans) sera forcément un des grands favoris sur le dur, sa surface de prédilection. Le Russe, battu en finale l’an dernier par Djokovic, a pris sa revanche sur le Serbe quelques mois plus tard en finale à New York, où il est entré dans le cercle très fermé, à l’ère du Big 3, des vainqueurs en Majeurs, privant du même coup le n° 1 mondial du grand chelem.

À 24 ans, Alexander Zverev a retrouvé l’an dernier un niveau de jeu lui permettant de viser objectivement un titre du grand chelem. L’Allemand avait perdu la bataille des nerfs en finale de l’US Open 2020 face à l’Autrichien Dominic Thiem, mais il se présente à Melbourne au rang de 3e mondial et fort de l’expérience de plusieurs mois et tournois. « J’ai hâte que le tournoi commence. Cela me rappelle des souvenirs incroyables et c’est ce que je veux ressentir avant le début du tournoi » à Melbourne, a-t-il ajouté en référence aux Jeux olympiques de Tokyo, où il a remporté l’été dernier la médaille d’or qui est à ses yeux sa « plus grande victoire ».

Autre candidat au titre, Stefanos Tsitsipas dit avoir récupéré « quasiment à 100 % » d’une opération du coude droit subie fin novembre 2021. Mais la confiance est, elle, déjà au plafond. « À chaque tournoi du grand chelem, je joue pour aller loin », a affirmé le Grec de 23 ans, qui a remporté l’an dernier sur la terre battue de Monte-Carlo son premier Masters 1000. « Il faut une approche mentale différente pour les Majeurs, parce qu’on peut mener deux sets à zéro, mais le match n’est pas terminé », a-t-il souligné, comme pour montrer qu’il avait bien retenu les leçons de sa finale perdue à Roland-Garros après avoir remporté les deux premières manches face à Djokovic.

Source : AFP

Novak Djokovic a définitivement perdu : le n° 1 mondial du tennis, non vacciné contre le Covid-19, a quitté hier dimanche l’Australie après le rejet par la justice du recours qu’il avait intenté contre son expulsion, ordonnée par le gouvernement australien. Au terme d’une audience en référé, les trois juges de la Cour fédérale d’Australie ont débouté le Serbe de 34 ans,...

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