Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, est revenu une nouvelle fois à la charge samedi contre le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, l'accusant, ainsi que ses "soutiens" politiques, d'être "responsables du blocage des institutions constitutionnelles et de la +confiscation+ du travail du Parlement".
Les ministres du Hezbollah, dont des responsables proches sont poursuivis dans le cadre de l'enquête, boycottent le gouvernement depuis le 12 octobre dernier jusqu'à ce que le magistrat soit dessaisi du dossier.
"Le juge d'instruction Tarek Bitar et ceux qui le soutiennent sont directement responsables du blocage des institutions constitutionnelles et de la +confiscation+ du travail du Parlement", a affirmé M. Kassem lors d'une prise de parole publique. Selon lui, la performance de M. Bitar "a nui au pouvoir judiciaire qui traverse ses pires moments".
Le leader chiite a ainsi demandé "s'il est possible qu'il reste juge d'instruction alors que 21 recours en dessaisissement ont été présentés à son encontre et qu'il a créé de la confusion dans le corps judiciaire". Le numéro deux du Hezbollah a réclamé, une nouvelle fois, la mise en place, par le Parlement, de la Haute cour chargée de juger les présidents et les ministres.
L’enquête de M. Bitar continue d’être entravée par les nombreux recours présentés par les dirigeants contre lesquels il a engagé des poursuites. De plus, le récent départ à la retraite d’un membre de l’assemblée plénière de la Cour de cassation a fait perdre à cette instance le quorum requis pour la tenue de ses réunions, alors que celle-ci est compétente pour statuer sur les actions en responsabilité de l’Etat contre "les fautes lourdes" des magistrats. L’assemblée plénière ne peut plus désormais examiner de tels recours, dont le dernier en date a été présenté le 3 décembre par l’ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos, lui aussi objet d’un mandat d’arrêt par contumace. Entre-temps, l’enquête est gelée sur les volets concernant les plaignants ayant introduit ces recours.
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