Les forces de police israéliennes détiennent une femme bédouine lors d'une manifestation contre le reboisement dans le village de Sawe al-Atrach, dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël, le 13 janvier 2022. REUTERS/Ammar Awad
Des heurts entre manifestants bédouins et forces de l'ordre israéliennes ont repris jeudi dans le désert du Néguev en dépit des tentatives du gouvernement d'apaiser les tensions, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des émeutes ont éclaté dans le prolongement de manifestations de la minorité bédouine contre un projet controversé de boisement dans le désert du Néguev, qui s'impose comme un test clé pour la fragile coalition au pouvoir.
"Des policiers ont dispersé des manifestants qui ont bloqué une route dans le Néguev et jeté des pierres sur les forces de l'ordre", a affirmé la police dans un communiqué, précisant avoir effectué 13 arrestations.
Un photographe de l'AFP a été légèrement blessé durant ces affrontements.
Plus de 250.000 Bédouins vivent dans le désert du Néguev (sud), et une partie d'entre eux sont installés de longue date dans des villages non reconnus par l'Etat hébreu.
Ils font partie de la communauté des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948.
Les Bédouins s'opposent au boisement de terrains par le Fonds national juif (FNJ), un organisme relevant de l'Organisation sioniste mondiale et qui gère notamment les forêts en Israël.
Ce projet, dénoncent-ils, revient à une prise de contrôle par le gouvernement de terres qu'ils estiment être les leurs, et constitue donc un obstacle à leur lutte pour une reconnaissance officielle de leurs villages par l'Etat.
Le chef de file du parti arabe Raam, Mansour Abbas, grand défenseur de la cause bédouine et soutien essentiel de la coalition au pouvoir, a prévenu que son parti ne voterait pas avec le gouvernement sans l'arrêt des boisements et le début d'un processus de reconnaissance formelle des communautés bédouines.
Devant la polémique et dans la foulée des heurts, le ministre des Affaires sociales Meir Cohen avait annoncé mercredi un "compromis" sur la question et promis "des négociations en vue d'un règlement".
mib/hj
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