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Dernières Infos - Crise au Liban

"Le dialogue ne doit pas être interrompu en temps de détresse", affirme Raad depuis Baabda

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun (g), s'entretenant avec le député du Hezbollah, Mohammad Raad, au palais présidentiel de Baabda, le 11 janvier 2022. Photo Twitter @LBPresidency

Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a déclaré mardi que "le dialogue ne doit pas être interrompu dans le pays en temps de détresse", à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, à Baabda, dans le cadre d'une série de réunions du président avec des représentants des forces politiques, en amont de l'organisation éventuelle d'un "dialogue national".

"Notre position est en faveur de l'appel au dialogue", a confié le député Raad, selon des propos rapportés dans un tweet de la présidence. "En temps de détresse, le dialogue ne doit pas être interrompu dans le pays", a-t-il ajouté.

Fin décembre, le président Aoun avait appelé à un "dialogue national", perçu par de nombreux détracteurs comme une ultime tentative pour lui de sauver son mandat de la crise politique actuelle. Le gouvernement de Nagib Mikati, formé le 10 septembre, ne s'est effectivement plus réuni depuis le 12 octobre, en raison de dissensions entre les différentes parties politiques concernant l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth du 4 août 2020. Lundi, le président Aoun a affirmé que le dialogue auquel il a appelé n'a pas de fins "partisanes ou personnelles" et doit "dépasser les divergences politiques".

Michel Aoun s'est par la suite entretenu avec le chef du Parti démocratique libanais Talal Arslane, également un de ses alliés politiques. Ce dernier a estimé que la situation actuelle dans le pays "est un crime à l'égard des Libanais", indique la présidence sur Twitter. "Cet affaissement économique et financier ainsi que l'absence de contrôle sur le (taux de change) du dollar exige que tout le monde assume ses responsabilités", a-t-il plaidé, assurant avoir soutenu l'appel au dialogue de M. Aoun afin que de "sérieuses réformes" puissent être envisagées.

Le chef de l'Etat s'est encore concerté avec le chef du mouvement des Marada, Sleiman Frangié. MM. Aoun et Frangié étaient rivaux dans la course à la présidentielle de 2016 et leurs relations sont, depuis, quasiment gelées.

Des réunions sont également programmées mercredi avec le député du Parti syrien national social (PSNS) Assaad Hardane, le secrétaire général du parti Tachnag, Hagop Pakradounian ainsi qu'avec le chef du Courant Patriotique libre et gendre du président, Gebran Bassil, précise notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid.

Le chef de l'Etat s'est également entretenu, en marge de ces réunions organisées dans le cadre de l'appel au dialogue, avec l'ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo. Celle-ci lui a communiqué "les résultats de ses réunions à Paris et l'intérêt que porte le président français, Emmanuel Macron, à la situation au Liban", rapporte la présidence dans un tweet. L'ambassadrice a souligné, par ailleurs, "la nécessité d'organiser les législatives dans les délais prévus", indique notre correspondante. Elle a également insisté sur la nécessité de "mettre en œuvre un plan de redressement afin de négocier avec le Fonds monétaire international (FMI) et de débloquer la crise gouvernementale". Une réunion officielle est programmée dimanche prochain entre des négociateurs libanais et une délégation du FMI.

Le président français s'est étroitement impliqué dans le dossier libanais. A la suite du déclenchement de la crise diplomatique avec les pays du Golfe, M. Macron avait annoncé, à l'issue d'une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, une initiative franco-saoudienne en faveur du Liban. Celle-ci consistait en la création d’un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" qui serait financé par Riyad et d’autres pays du Golfe, en plus d’un engagement sur la restauration des relations entre Beyrouth et le royaume. Paris et Riyad avaient toutefois conditionné le rétablissement des relations à "la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État", une allusion au Hezbollah, seul parti libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile libanaise en 1990. Un appel téléphonique entre le prince héritier saoudien et le Premier ministre Mikati avait également eu lieu lors de la rencontre entre Macron et MBS, sous l'impulsion du président français.

Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a déclaré mardi que "le dialogue ne doit pas être interrompu dans le pays en temps de détresse", à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, à Baabda, dans le cadre d'une série de réunions du président avec des représentants des forces politiques, en amont de l'organisation éventuelle d'un "dialogue...