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Politique - Décryptage

Entre Guterres et Hochstein, le sud du Liban en première ligne

Entre la visite du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à Beyrouth il y a quelques jours, et celle du médiateur américain pour le dossier de la frontière maritime, Amos Hochstein, prévue dans la première quinzaine de janvier, quelque chose semble se préparer pour le Liban-Sud.

Selon des sources qui ont suivi de près la visite d’Antonio Guterres à Beyrouth et ses rencontres avec les responsables du pays, son insistance sur la situation au Sud et sur la mission de la Finul a attiré l’attention de ses interlocuteurs. Tout en affirmant que la priorité est de préserver la présence de la Finul dans cette région particulièrement sensible, le secrétaire général de l’ONU aurait laissé entendre qu‘il faudrait conclure une sorte de trêve de longue durée entre le Liban d’un côté et les Israéliens de l’autre. Tout en insistant sur l’importance du rôle de l’armée sur l’ensemble du territoire et en particulier au Sud, Guterres aurait longuement expliqué qu’il est dans l’intérêt du Liban de maintenir le calme dans la zone frontalière pour qu’il puisse commencer à tirer profit de ses ressources pétrolières et gazières, alors qu’il est dans une situation économique désastreuse et que ces ressources peuvent constituer une planche réelle de salut.

L'éditorial de Issa Goraïeb

Bien vu, monsieur ONU ?

Selon les sources précitées, le secrétaire général de l’ONU n’aurait pas abordé directement le dossier des négociations indirectes sur le tracé de la frontière maritime, se contentant d’axer ses propos sur l’importance de consolider le calme à la frontière sud du pays pour permettre au Liban de sortir de la crise complexe dans laquelle il se débat. C’est dans cet esprit qu’il a aussi insisté sur le rôle de l’armée et sur l’importance d’appliquer les résolutions du Conseil de sécurité relatives à la situation au Sud. Les mêmes sources précisent que Guterres n’a à aucun moment abordé directement le sujet des armes du Hezbollah ni exigé clairement qu’elles soient remises à l’État, mais il aurait fait une série d’allusions qui portent sur l’importance de mettre ces armes de côté, notamment dans le périmètre d’action de la Finul, en vue de permettre au Liban de bénéficier d’une période de stabilité favorable à une relance économique.

Alors que le secrétaire général de l’ONU était encore au Liban, les responsables ont appris que le médiateur américain chargé du dossier de la frontière maritime Amos Hochstein s’apprête à se rendre à Beyrouth au cours de la première quinzaine de janvier. La visite de Hochstein était attendue plus tôt, car au cours de ses dernières rencontres avec les responsables libanais, en octobre, il avait promis de revenir à Beyrouth le plus rapidement possible après sa visite en Israël, avec des suggestions concrètes. Pendant deux mois, il n’a pratiquement pas donné signe de vie, avant d’annoncer une nouvelle visite au début de la nouvelle année. Les sources précitées font ainsi le lien entre la visite de Guterres et celle de Hochstein, considérant qu’il s’agit en quelque sorte de proposer au Liban une formule qui pourrait lui convenir tout en servant aussi les intérêts des Israéliens qui aspirent à une stabilité dans ce secteur, afin de pouvoir commencer à exploiter le gaz et le pétrole dans ce qu’ils considèrent comme leurs champs à partir du mois de mars prochain.

Tenant compte de la particularité du Liban et de l’influence du Hezbollah sur la scène libanaise, Guterres n’aurait donc à aucun moment parlé de désarmer cette faction, se contentant d’évoquer une trêve durable profitable à tout le monde. Certaines parties libanaises ont aussitôt réagi, soupçonnant une volonté de la part de l’organisation internationale de changer « les règles de la confrontation » au Sud établies depuis la guerre de 2006 et consacrées par la résolution 1701. Pourtant, selon les sources politiques qui ont suivi la visite de Guterres à Beyrouth, ce dernier se serait limité aux généralités, se contentant de parler d’un renforcement de la coopération entre l’armée et la Finul au Sud. Il n’en demeure pas moins que certaines parties libanaises ont vu dans cette insistance sur le rôle conjoint de la Finul et de l’armée, ainsi que sur les perspectives d’une trêve de longue durée au Sud, le début d’un plan visant à rendre les armes du Hezbollah inutiles, comme prélude à sa transformation totale en parti politique impliqué dans les affaires internes libanaises, mais sans aucune extension externe. Ainsi, si la trêve tient bon et devient réglementée de façon officielle, il sera plus facile pour les parties libanaises hostiles au Hezbollah de réclamer la fin du mouvement de résistance contre Israël et, par conséquent, ses armes seront soumises aux dispositions de l’accord de Taëf qui avait prévu la dissolution des milices.

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Dans ce contexte, les propositions de Guterres, suivies de celles que devrait soumettre Hochstein aux responsables libanais, constitueraient le début d’un processus menant vers une pacification des relations entre le Liban et Israël, sans aller jusqu’à une normalisation, comme c’est le cas avec certains États du Golfe.

C’est dans cette atmosphère un peu confuse, accompagnée d’un sentiment général que de grands changements se préparent dans la région (et peut-être dans le monde), qu’un incident a opposé mercredi les habitants du village de Chakra au Sud à une patrouille de la Finul. Officiellement, deux jeunes gens du village se sont opposés à des soldats de la Finul qui prenaient des photos de lieux précis et se comportaient d’une façon considérée comme suspecte par les habitants. Toutefois, indépendamment des circonstances réelles de cet incident, des milieux diplomatiques occidentaux y voient la réponse claire du Hezbollah aux tentatives visant à changer la situation au Sud et à imposer de nouvelles règles qui éliminent son rôle. En d’autres termes, le bras de fer entre « l’axe de la résistance » d’un côté et les États-Unis et leurs alliés de l’autre peut prendre différentes formes, et le Liban reste une de ses scènes privilégiées...

Entre la visite du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à Beyrouth il y a quelques jours, et celle du médiateur américain pour le dossier de la frontière maritime, Amos Hochstein, prévue dans la première quinzaine de janvier, quelque chose semble se préparer pour le Liban-Sud. Selon des sources qui ont suivi de près la visite d’Antonio Guterres à Beyrouth et ses...

commentaires (3)

La finul quitte et Israël attaque le Hezbollah et voilà on n’ en fini du parti de dieu ( diable )

Eleni Caridopoulou

20 h 25, le 24 décembre 2021

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Commentaires (3)

  • La finul quitte et Israël attaque le Hezbollah et voilà on n’ en fini du parti de dieu ( diable )

    Eleni Caridopoulou

    20 h 25, le 24 décembre 2021

  • Alors que les pays arabes , ainsi que les Palestiniens ont des rapports avec israel, les hordes sectaires du hezbollah veulent eliminer un Etat disposant de la cinquieme armee mondiale et de l’arme atomique. De qui on se moque ? Le hezbollah n’est plus qu’une milice retrograde totalement vendue a l’iran. Ni plus ni moins.

    Goraieb Nada

    10 h 16, le 24 décembre 2021

  • ICI LES PRETENDUES ANALYSES SE FONT AVEC L,INTELLIGENCE D,UN ELEVE DE JARDIN D,ENFANT DONT LA MYOPIE EST LEGENDAIRE. LISEZ ET RIEZ.

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 56, le 24 décembre 2021

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