Dollars de la circulaire n° 161 : le mécanisme prolongé au moins jusqu’à fin janvier

Une semaine après que la Banque du Liban (BDL) a annoncé octroyer des dollars aux banques afin que ces dernières en fournissent à leurs clients depuis leurs comptes en livres, et ce jusqu’à fin décembre uniquement (circulaire principale n° 161 du 16 décembre), le délai a été prolongé jusqu’à fin janvier, à travers la circulaire intermédiaire n° 607. Ce nouveau texte indique que cette durée pourrait encore être renouvelée. Une décision qui a probablement été prise en raison du court délai fixé par la circulaire initiale, qui ne laissait aux banques que 11 jours ouvrables pour l’appliquer (en tenant compte de la date de publication de la mesure), alors que les établissements bancaires n’en ont débuté la mise en œuvre que depuis mercredi pour certaines et hier pour d’autres.

Concrètement, cette circulaire permet aux banques de fournir des dollars à leurs clients depuis leurs comptes en livres et à un taux de conversion de la plateforme Sayrafa de la veille, soit pour hier 22 200 livres pour un dollar. Un taux inférieur à celui du marché parallèle de près de 26 900 livres, mais qui reste supérieur au taux de retrait de 8 000 livres accordé pour les comptes en dollars bloqués. L’application de cette circulaire laisse les banques libres de fixer les plafonds à leurs clients et de décider quels déposants peuvent en bénéficier. L’une des banques contactées par L’OLJ a par exemple décidé d’exclure les employés du secteur privé.

La BDL devait fournir des dollars aux banques en fonction de leur quota mensuel restant en livres. Ainsi, en prolongeant le mécanisme jusqu’à fin janvier, c’est tout le quota qui pourra donc être utilisé. Reste à savoir toutefois comment la banque centrale, dont les réserves ont fondu de 50 % depuis le début de la crise en 2019, selon les propos de son gouverneur Riad Salamé à l’AFP mardi, pourra supporter encore plus de pertes. Cette mesure avait pour but de diminuer la pression sur le marché parallèle des changes, un pari qui semble plutôt réussi jusqu’à présent, le taux s’étant stabilisé aux alentours des 27 000 livres depuis quelques jours, après de fortes variations entre 26 000 et 29 000 livres.