Rechercher
Rechercher

Monde - Crise

Poutine satisfait de la réaction américaine à ses exigences

Les tensions russo-occidentales autour de l’Ukraine font frémir l’équilibre sécuritaire européen.

Poutine satisfait de la réaction américaine à ses exigences

Le président russe Vladimir Poutine, lors de sa conférence de presse hier. Natalia Kolesnikova/AFP

Vladimir Poutine a jugé hier « positives » les premières réactions américaines aux exigences russes pour une désescalade de la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine, qui fait frémir l’équilibre sécuritaire européen.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d’année qui aura duré près de quatre heures, le président russe a abordé le risque d’un conflit armé en Europe mais aussi son rapport au père Noël.

La Russie a présenté deux projets de traité pour bannir tout élargissement de l’Alliance atlantique, notamment à l’Ukraine, et mettre fin aux activités militaires occidentales à proximité des frontières russes. Selon Moscou, il s’agit du seul moyen de juguler l’escalade des tensions. « Il ne doit y avoir aucune avancée de l’OTAN vers l’Est, la balle est dans leur camp, ils doivent nous répondre », a-t-il noté. « J’espère que la première réaction positive (des États-Unis), avec l’annonce du début des négociations (à Genève) en janvier, va nous permettre d’aller de l’avant », a-t-il dit. Il a répété que la Russie ne tolérera aucun système d’armements occidentaux « sur le pas de (sa) porte ». Mardi, M. Poutine avait menacé ses rivaux de « mesures militaires et techniques » si ses revendications n’étaient pas acceptées.

Quand vont-ils cogner ?

Ces exigences, lourdes de conséquences pour l’architecture sécuritaire européenne, ont été jugées « inadmissibles » par de nombreuses voix occidentales.

La Russie est suspectée de préparer une invasion de l’Ukraine, une ex-république soviétique désormais pro-occidentale dont une partie du territoire, la Crimée, a déjà été annexée par la Russie en 2014. Plus de 100 000 soldats russes seraient déployés à la frontière.

M. Poutine a estimé que la politique de l’Ukraine et de ses alliés occidentaux, notamment concernant la guerre contre des séparatistes prorusses dans l’Est ukrainien, constituait une menace pour Moscou. « Nous ne pouvons pas vivre en regardant au-dessus de notre épaule en se disant : que va-t-il se passer ? Quand vont-ils cogner ? »

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a condamné hier la « rhétorique agressive et incendiaire » du Kremlin à l’encontre de l’Ukraine et de l’OTAN, tout en saluant la volonté de Moscou de s’engager dans des discussions.

Répression

Interrogé par la suite sur la répression de l’opposition russe, qui s’est considérablement accentuée en 2021, M. Poutine a jugé qu’il ne s’agissait pas de museler des détracteurs mais de contenir des opérations d’influence étrangère.

« Je vous rappelle ce que disent nos adversaires depuis des siècles : la Russie ne peut être vaincue, elle ne peut être détruite que de l’intérieur », a-t-il dit. Selon lui, c’est ce qui a entraîné la chute de l’URSS il y a 30 ans.

Tout au long de l’année, médias, ONG, journalistes, avocats et militants ont été visés par diverses poursuites. Dernière cible en date : l’ONG Memorial, pilier de la défense des droits en Russie, est visée par deux procès pour la dissoudre.

L’année avait commencé par l’arrestation du principal opposant Alexeï Navalny. Puis tout son mouvement a été interdit pour « extrémisme ». Le président russe l’a qualifié hier de criminel, en référence à sa condamnation dans une affaire de fraude, jugée montée de toutes pièces par l’opposition : « Des taulards, il y en a toujours eu. Il ne faut pas commettre de crimes. »

Père Noël et « obscurantisme » transgenre

Questionné sur les ravages de l’épidémie de Covid-19, il a noté une « espérance de vie en baisse » et « une mortalité en hausse ». La faible couverture vaccinale, nourrie par la méfiance de la population et l’absence de restrictions sanitaires, a engendré un lourd bilan humain. M. Poutine a dit viser une immunité collective avec 80 % de la population vaccinée ou guérie du Covid « à la fin du 1er trimestre ou au 2e trimestre ». Actuellement, le gouvernement estime cet indicateur à moins de 60 %, avec 44 % de la population vaccinée. Plus de 520 000 personnes sont mortes du Covid depuis 2020, selon les statistiques officielles de l’agence Rosstat, renforçant le déclin démographieque de la Russie qui a perdu plus d’un million d’habitants en moins de deux ans.

Autre thème abordé, il a dénoncé la décision « inacceptable et erronée » des États-Unis de boycotter au niveau politique les Jeux olympiques d’hiver de Pékin, martelant que le sport devait « unir ».

Il a aussi revendiqué sa vision conservatrice, s’en prenant à « l’obscurantisme » transgenre. « J’ai une approche traditionnelle : une femme est une femme, un homme est un homme. »

Sur un ton plus léger, Vladimir Poutine a remercié « Ded Moroz », grand-père Gel, le père Noël russe qui distribue les cadeaux du Nouvel An, de l’avoir aidé à devenir président. « Je lui suis reconnaissant du fait de pouvoir vous parler en ma qualité (de président), mais je suis plus reconnaissant encore au peuple russe qui m’a fait confiance pour cette fonction », a-t-il dit, presque 22 ans après son accession au Kremlin, le 31 décembre 1999.

Source : AFP

Vladimir Poutine a jugé hier « positives » les premières réactions américaines aux exigences russes pour une désescalade de la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine, qui fait frémir l’équilibre sécuritaire européen.Lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d’année qui aura duré près de quatre heures, le président russe a abordé le risque d’un...

commentaires (1)

USA et Russie... comme aahed et hezeb: comédie de mésententes pour mieux gober les avoirs des autres...

Wlek Sanferlou

22 h 20, le 24 décembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • USA et Russie... comme aahed et hezeb: comédie de mésententes pour mieux gober les avoirs des autres...

    Wlek Sanferlou

    22 h 20, le 24 décembre 2021

Retour en haut