La coalition rejette des accusations de "lenteur" après la mort d'un diplomate iranien

La coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen a rejeté mercredi les accusations de "lenteur" de Téhéran, après la mort au Covid-19 d'un diplomate iranien évacué du Yémen, dénonçant des "déclarations insultantes".

Hassan Eyrlou, ambassadeur de la République islamique auprès des houthis à Sanaa, avait été évacué avec l'accord des Saoudiens de la capitale yéménite samedi, avant de décéder trois jours plus tard, le ministère des Affaires étrangères d'Iran déplorant "la coopération tardive de certains pays". "La coalition a facilité son transfert pour des raisons humanitaires, avec la médiation d'Oman et de l'Irak, moins de 48 heures après le signalement de son état de santé", a déclaré le porte-parole de la coalition, Turki al-Malki. Le général saoudien, cité par l'agence de presse officielle SPA, a fustigé les "déclarations insultantes" de la diplomatie iranienne, assurant qu'un "permis de passage" et un "soutien logistique" avaient été fournis.

La coalition saoudienne, qui appuie le gouvernement yéménite, contrôle l'espace aérien de ce pays, y compris celui des territoires raflés par les rebelles houthis. Ces derniers, soutenus par l'Iran, ont pris le pouvoir dans la majeure partie du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa depuis 2014.

L'Iran, le seul pays à avoir des relations diplomatiques avec les houthis, avait annoncé l'envoi d'un ambassadeur à Sanaa en octobre 2020. Selon l'ONU, la guerre au Yémen aura causé la mort de 377.000 personnes d'ici à la fin 2021, dont plus de la moitié due aux conséquences indirectes du conflit, notamment que le manque d'eau potable, la faim et les maladies. Mercredi, l'ONU s'est dite "contrainte" de réduire l'aide alimentaire au Yémen faute de fonds nécessaires, au moment où la faim augmente dans ce pays ravagé par l'une des pires crises humanitaires au monde.