Près de 2.000 nouvelles contaminations et quinze décès

Alors que le Conseil supérieur de défense a décrété mercredi la prolongation de l'état de mobilisation générale au Liban jusqu'à 31 mars, les contaminations au coronavirus, dont le nombre de cas déclarés quotidiennement a presque doublé en un mois, continuent d'inquiéter les professionnels de santé, près de 80% des lits en soins intensifs Covid étant occupés dans les hôpitaux. Selon les chiffres officiels publiés mercredi par le ministère de la santé, 641 patients sont actuellement hospitalisés, dont 314 admis en soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests de dépistage effectués au cours des dernières 24 heures demeure inquiétant et s'élève à 11,1%. Le bilan fait également état de 1.922 nouveaux cas dépistés, dont 58 sont en provenance de l'étranger, et de quinze décès. Depuis février 2020, la pandémie a déjà fait 705.477 contaminations au Liban, dont 651.330 rémissions et 8.980 décès.

Face à la situation sanitaire inquiétante dans le pays, les hôpitaux privés ont mis en garde contre une "catastrophe inévitable dans les jours à venir", déplorant leur incapacité à assurer de l'oxygène, des médicaments et des équipements médicaux pour traiter les patients atteints de Covid-19, dans un Liban en plein effondrement socio-économique. 

Le Premier ministre Nagib Mikati a appelé mercredi à "une application stricte des mesures préventives prises pour limiter la propagation du coronavirus", et demandé aux "différents services de sécurité de ne pas être indulgents". Il a également souligné lors d'une réunion de la commission chargée d'assurer le suivi des mesures mises en place dans le cadre de la pandémie qu'il était important de "mettre en œuvre les mesures préventives prise par la commission. Il a aussi réitéré qu'il était important de vacciner "toutes les tranches d'âges (...) sachant que les statistiques montrent que 85% des personnes contaminées qui ont dû être hospitalisées ne sont pas vaccinées". 

"Pour ce qui est des cas en soins intensifs, on constate que d'octobre à novembre une augmentation de 39% de cas a été enregistrée, et de novembre à décembre une augmentation de 67%, a de son côté déclaré le ministre de la Santé Firas Abiad. C'est la preuve évidente qu'il y a une propagation de l'épidémie au Liban, c'est ce que l'on constate dans les chiffres quotidiens". Il a dans ce cadre souligné que la majorité des contaminations sont dues au variant Delta et non Omicron.

Par ailleurs, M. Abiad a indiqué que son ministère faisait de son mieux pour augmenter la capacité des hôpitaux d'au moins 30%. Concernant la vaccination, le ministre de la Santé a salué l'augmentation des personnes vaccinées. "Dans les sept derniers jours qui ont suivi le marathon (organisé la semaine dernière), 190 000 doses ont été administrées", a-t-il fait savoir assurant que la campagne de vaccination se poursuivrait. 

De son côté, le président de l'ordre des médecins Charaf Abou Charaf a regretté que 60% de la population du Liban n'ait pas encore été vaccinée "ce qui est extrêmement préoccupant". "Ce niveau de vulnérabilité face au coronavirus et au variant Omicron qui se propage rapidement" a fait craindre au médecin une "grande pression sur les soins de santé". "A tous ceux qui doutent encore du vaccin, nous vous assurons une fois de plus que ses effets secondaires sont bien moins graves que les répercussions d'une contamination au coronavirus", a-t-il déclaré dans un communiqué. 

Les Libanais semblent réticents face à la vaccination dont les chiffres ne sont toujours pas rassurants. Jusque-là, 42,2% des personnes éligibles, âgées donc de plus de 12 ans, ont reçu une première dose de vaccin anti-Covid et 35% les deux doses requises pour avoir l'immunité la plus complète avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm. L'administration d'une 3e dose de vaccin a également débuté en octobre dernier afin de stimuler l'immunité des personnes à risque, dont 13,7% ont déjà reçu leur dose de rappel.