Un chef des talibans pakistanais échappe à une frappe présumée de drone

Un haut dirigeant des talibans pakistanais est sorti indemne d'une attaque présumée de drone contre une résidence sécurisée dans l'est de l'Afghanistan, a annoncé vendredi le mouvement islamiste.

L'attaque, qui s'est produite jeudi soir, intervient moins d'une semaine après l'échec d'un cessez-le-feu entre le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) et le gouvernement, les talibans pakistanais accusant Islamabad de continuer à tuer leurs combattants.

Le TTP, un mouvement distinct des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage une histoire commune, a plongé le Pakistan dans une période d'intense violence après sa formation en 2007.

Deux sources du groupe, actuellement en Afghanistan, ont affirmé à l'AFP que Maulvi Faqir Mohammad était la cible de l'attaque ayant visé une résidence du village de Chawgam, dans la province de Kunar (est) frontalière du Pakistan.

"Maulvi Faqir Mohammad n'était pas présent à ce moment-là (...) Deux combattants du Tehreek-e-Taliban Pakistan ont été blessés", a déclaré une des sources. La résidence était utilisée comme base par les combattants du TTP franchissant la poreuse frontière entre les deux pays, a-t-il ajouté.

M. Mohammad, un dirigeant historique du TTP, avait été arrêté par le précédent régime afghan et a passé plusieurs années dans la prison de Bagram, près de Kaboul. Il en a été libéré après la prise de contrôle éclair du pays par les talibans afghans en août. L'identité des auteurs de l'attaque n'était pas confirmée vendredi mais le Pakistan et les États-Unis ont déjà utilisé des drones pour viser des cibles dans la région. Bilal Karimi, un porte-parole des talibans afghans, a toutefois affirmé à l'AFP qu'un explosif tiré du sol avait visé M. Mohammad.

Le TTP a été accusé au total d'environ 70.000 meurtres par les gouvernements pakistanais successifs. L'une de ses pires atrocités, qui a durablement marqué la conscience nationale pakistanaise, fut le massacre d'environ 150 écoliers à Peshawar, dont le 7ème anniversaire a été commémoré jeudi. Ce crime avait déclenché en 2014 une intense répression militaire et contraint les combattants du TTP à se cacher en Afghanistan. Islamabad tente aujourd'hui d'empêcher le retour du groupe encouragé par la victoire des islamistes radicaux de l'autre côté de la frontière.