La justice ajourne l'examen d'une plainte pour annuler les résultats des législatives

Un tribunal irakien a ajourné au 22 décembre l'examen d'une plainte déposée par les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi pour annuler les résultats des dernières élections législatives, a constaté lundi un correspondant de l'AFP.

Après les législatives du 10 octobre, l'Alliance de la conquête, vitrine politique du Hachd al-Chaabi pro-Iran, n'a eu de cesse de crier à la fraude. Elle n'a remporté que 17 sièges, contre 48 au sein du Parlement sortant de 329 députés. Le Tribunal fédéral à Bagdad, qui examine la plainte déposée par l'Alliance, doit se prononcer sur cette affaire avant d'entériner les résultats des élections, étape indispensable pour permettre au Parlement de tenir sa session inaugurale.

Lundi, une deuxième audience s'est tenue devant le Tribunal fédéral, a constaté un correspondant de l'AFP. A l'issue de cette audience procédurale, le juge Jassem Mohamed Aboud a annoncé qu'il ajournait le procès au 22 décembre, date à laquelle le tribunal écoutera les plaidoiries, a indiqué le journaliste de l'AFP. L'avocat Mohamad Majid al-Saadi, qui représente les plaignants, a expliqué à l'AFP que l'objectif était de "faire annuler les résultats". Citant des rapports d'expertise d'une entreprise allemande commandités par la commission électorale pour évaluer le déroulé du vote, il a dénoncé des "violations graves et majeures qui peuvent changer les résultats" des élections.

Des dirigeants de l'Alliance de la conquête ont récemment expliqué en conférence de presse les raisons de leur plainte, détaillant des ratées survenues lors du vote. Sur la base de ces mêmes rapports d'expertise, ils ont rappelé que les empreintes digitales de nombreux électeurs n'ont pas pu être reconnues durant le vote électronique. Ils ont également pointé du doigt les défaillances d'un appareil électronique utilisé pour le vote, le C-1000. D'autres plaintes ont été déposées devant le Tribunal fédéral pour protester contre les résultats des législatives.

Les élections ont été remportées par le grand rival du Hachd, le courant du leader chiite Moqtada Sadr, qui a obtenu 73 sièges et devient le premier bloc au Parlement, selon les résultats officiels annoncés par la commission électorale. Malgré son échec, le Hachd al-Chaabi reste un acteur politique incontournable, fort du soutien de l'Iran et de ses 160.000 combattants intégrés aux forces régulières. En novembre, la représentante spéciale de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis, avait défendu la commission électorale, estimant qu'il n'y avait "aucune preuve de fraude systémique".