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Dernières Infos - Crise au Liban

Les prix des carburants repartent à la hausse


Les prix des carburants repartent à la hausse

Des clients faisant la queue pour s'approvisionner en carburant dans une station-service à Beyrouth, le 11 juin 2021. Photo d'archives Joseph Eid / AFP

Les prix des carburants, qui ont été revus à la baisse à deux reprises au cours des sept derniers jours, sont repartis à la hausse vendredi au Liban, en raison d'une modification du mécanisme d’apport de devises décidée par la Banque du Liban (BDL) et imposée aux importateurs, ainsi que d'une nouvelle dépréciation de la monnaie nationale.

Selon les nouveaux tarifs désormais publiés deux fois par semaine par le ministère de l'Energie, les 20 litres d'essence à 95 octane se vendent désormais à 308.000 livres libanaises contre 302.600 LL mardi dernier, soit une hausse de 5.400 LL. Le prix du bidon d'essence à 98 octane, produit quasi-introuvable sur le marché libanais depuis des mois, a augmenté de 5.800 livres, passant de 312.800 LL à 318.600 LL. Les 20 litres de mazout, qui coûtaient 300.000 LL, s'échangent dorénavant à 321.100 livres libanaises, soit une majoration de 21.100 LL. Enfin, la bonbonne de gaz se vend dès ce vendredi matin à 279.800 LL contre 262.500 LL il y a trois jours, son prix ayant augmenté de 17.300 LL.

Interrogé par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) au sujet de la hausse des tarifs, le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax, a expliqué que "le prix des carburants importés, calculé en dollar, n'a pas changé et s'élève à 594,70 dollars pour les 1.000 litres d'essence". La hausse des prix est toutefois due à une nouvelle modification dans l'apport de devises de la banque centrale aux importateurs de carburant, a-t-il précisé. Désormais, les importateurs doivent se procurer 15 % des dollars de la facture (contre 10 % auparavant) en les achetant sur le marché parallèle au taux en vigueur. Le taux officiel demeure fixé à 1.507,5 livres contre un billet vert alors qu'il s'échangeait vendredi matin à environ 25.400 LL sur le marché parallèle. La banque centrale, qui couvrait les 90% restants, paie maintenant 85% de la facture à un taux dollar/livre fixé à 20.400 livres. Selon le syndicaliste, "la voie suivie par la BDL qui augmente progressivement le pourcentage de la facture payé en dollars par les importateurs est malsaine et nous ramènera aux crises dont on n'a toujours pas oublié la dureté et l'humiliation". M. Brax a enfin appelé le chef du gouvernement, Nagib Mikati, à revoir cette décision avec le gouverneur de la BDL, Riad Salamé. 

Les distributeurs de carburants ont, eux aussi, critiqué la décision de la BDL, affirmant qu'elle signe "l'arrêt de mort" du secteur.

Au cours de l'été 2021, avant que les subventions sur les carburants ne soient complètement levées, le Liban a connu de graves pénuries en matière d'hydrocarbures. Des files d'attente interminables, dites "files de l'humiliation", s'étaient agglutinées devant les stations-service encore ouvertes dans le pays pour ne remplir que quelques litres d'essence. Suite à la suppression des subventions, la hausse des tarifs des carburants a forcé la demande à la baisse de 50 %, selon le représentant des distributeurs de carburant, Fadi Abou Chakra. 

Les prix des carburants, qui ont été revus à la baisse à deux reprises au cours des sept derniers jours, sont repartis à la hausse vendredi au Liban, en raison d'une modification du mécanisme d’apport de devises décidée par la Banque du Liban (BDL) et imposée aux importateurs, ainsi que d'une nouvelle dépréciation de la monnaie nationale.Selon les nouveaux tarifs désormais publiés...