La BBC appelle l'Iran à cesser de harceler les journalistes de son service persan

La BBC a appelé l'Iran à cesser harcèlement et menaces envers les journalistes travaillant pour son service d'information en persan, vendredi, à l'occasion de la journée internationale des droits de l'Homme.

BBC News Persian a une audience mondiale hebdomadaire de près de 22 millions de personnes, dont environ 13 millions en Iran où la chaîne est interdite. "Pendant plus d'une décennie, l'Iran a mené une campagne de harcèlement et d'intimidation à l'encontre des journalistes de BBC News Persian et de leurs familles en Iran. Cela inclut des menaces de mort à l'encontre des journalistes de la BBC et de leurs familles à Londres, un gel des avoirs, ainsi que du harcèlement en ligne et des attaques sexistes contre les femmes journalistes", indique la BBC dans un communiqué. "Les membres de leurs familles en Iran ont été arbitrairement détenus, dans des conditions dégradantes, interrogés et sommés de dire à leurs proches d'arrêter de travailler pour la BBC, et ont été victimes d'autres formes de discrimination parce que leurs proches travaillent pour la BBC", poursuit le groupe audiovisuel public britannique.

La BBC souligne que "l'année passée, les menaces contre les employés de BBC News Persian et les journalistes en langue persane se trouvant hors d'Iran se sont intensifiées" poussant la police à intervenir pour protéger des employés de BBC News Persian basés à Londres. Selon un rapport d'experts de l'ONU publié en mars 2020, les employés de la BBC ont fait l'objet d'intimidations de la part du régime, dont des menaces de mort contre des proches basés en Iran.

"Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures fortes et immédiates pour garantir que l'Iran soit tenu responsable, et que les journalistes de BBC News Persian puissent travailler sans crainte", ont indiqué les avocats de BBC World Service, Caoilfhionn Gallagher et Jennifer Robinson. Cet appel intervient dans un contexte de tensions entre Londres et Téhéran, en particulier sur la situation d'une Irano-Britannique, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, qui avait été arrêtée en 2016 à Téhéran, où elle venait rendre visite à sa famille. Elle avait été accusée de complot pour renverser la République islamique, ce qu'elle nie, et condamnée à cinq ans de prison.

Après avoir purgé sa peine, elle a été de nouveau condamnée fin avril à un an de prison pour avoir participé à un rassemblement devant l'ambassade d'Iran à Londres en 2009. Son mari, Richard Ratcliffe, estime qu'elle se retrouve prise en otage à cause d'une vieille dette de 400 millions de livres (467 millions d'euros), que Londres refuse de régler depuis l'éviction du shah d'Iran en 1979.