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Dernières Infos - Tensions en Ukraine

La Russie "a le droit" de se défendre, affirme Poutine

La Russie

Le président russe, Vladimir Poutine, lors du sommet avec son homolgue américain, Joe Biden, le 7 décembre 2021. Photo Mikhail Metzel / SPUTNIK / AF

Le président russe, Vladimir Poutine, a jugé mercredi que Moscou avait "le droit" de se défendre face au soutien de l'Otan à l'Ukraine, campant sur ses positions au lendemain d'un entretien avec son homologue américain Joe Biden.

Lors de cet échange de deux heures, M. Biden avait menacé M. Poutine de "fortes sanctions" en cas d'invasion de l'Ukraine, aux frontières de laquelle la Russie est accusée d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats et des chars.

La Russie dément toute velléité belliqueuse envers l'Ukraine, dont elle a annexé la péninsule de Crimée en 2014, mais s'oppose catégoriquement à toute adhésion de Kiev à l'Otan, un message que M. Poutine a répété mercredi. "La Russie mène une politique extérieure pour la paix, mais elle a le droit de protéger sa sécurité", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, estimant que laisser l'Otan s'approcher de ses frontières sans réagir serait "criminel". "Nous ne pouvons qu'être préoccupés par l'éventualité d'une admission de l'Ukraine au sein de l'Otan, car cela s'accompagnerait sans aucun doute d'un déploiement de contingents militaires, de bases et d'armements qui nous menacent", a-t-il ajouté.

Lors de son entretien avec l'hôte de la Maison Blanche, le chef de l’État russe a notamment demandé des "garanties juridiques sûres" qui empêcheraient l'Ukraine de rejoindre l'Otan. En dépit du fossé qui sépare les positions entre la Russie et les pays occidentaux sur l'Ukraine, M. Poutine a jugé "constructif" son échange avec M. Biden. "Nous avons la possibilité de poursuivre ce dialogue, et il me semble que c'est là l'essentiel", a ajouté le maître du Kremlin, qui s'exprimait pour la première fois au sujet de son entretien avec M. Biden.

Avions français interceptés

De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui appelle depuis plusieurs mois ses alliés occidentaux à le soutenir davantage, a jugé mercredi "positives" les discussions entre MM. Biden et Poutine. "Nous voyons maintenant une véritable réaction personnelle (...) du président Biden dans la résolution du conflit", s'est-il félicité. Les présidents américain et ukrainien doivent s'entretenir au téléphone jeudi.

Malgré ces déclarations, la situation reste volatile sur le terrain. Ainsi, le ministère russe de la Défense a annoncé que des avions de combat de Moscou avaient intercepté et "escorté" trois appareils militaires français au-dessus de la mer Noire mercredi, affirmant avoir "empêché toute violation" de sa frontière. Paris n'avait pas réagi dans l'immédiat à l'incident.La France, justement, fait partie des pays européens qui ont réaffirmé leur soutien à l'Ukraine, au lendemain de l'entretien entre MM. Biden et Poutine. Le ministère français des Affaires étrangères a ainsi averti la Russie des "conséquences stratégiques et massives" qu'aurait une "nouvelle atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine". Le nouveau chancelier allemand, Olaf Scholz, est lui aussi venu en soutien de Kiev et a menacé mercredi de possibles "conséquences" pour le gazoduc controversé Nord Stream 2 qui relie la Russie à l'Allemagne en cas d'invasion de l'Ukraine. "Notre position est très claire, nous voulons que l'inviolabilité des frontières soit respectée par tous", a-t-il déclaré dans sa première interview après sa prise de fonction.

Une nouvelle incursion en Ukraine "serait une erreur stratégique pour la Russie", a abondé la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.

Les tensions actuelles réveillent le spectre d'une nouvelle confrontation militaire en Ukraine, pays pauvre d'Europe orientale déchiré depuis 2014 par une guerre entre Kiev et des séparatistes prorusses dans l'est.

L'Ukraine  accuse la Russie de soutenir les séparatistes, ce que dément Moscou. Le conflit a fait plus de 13.000 morts.

Washington promet, en cas de nouvelle attaque, d'augmenter son soutien militaire à l'Ukraine, de renforcer ses "capacités" auprès de ses alliés de l'Otan en Europe de l'Est, et, surtout, d'imposer des sanctions économiques bien plus dures que celles qui ont été empilées sur la Russie, sans grand effet, après 2014. Les États-Unis ont aussi agité le chiffon rouge du Nord Stream 2 par lequel la Russie, très dépendante de ses exportations d'hydrocarbures, veut doubler ses livraisons de gaz naturel vers l'Allemagne.

Notant qu'il n'était pas encore en fonctionnement, le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, a estimé mardi que "si Vladimir Poutine veut que le futur Nord Stream 2 transporte du gaz, il ne prendra peut-être pas le risque d'envahir l'Ukraine".

Le président russe, Vladimir Poutine, a jugé mercredi que Moscou avait "le droit" de se défendre face au soutien de l'Otan à l'Ukraine, campant sur ses positions au lendemain d'un entretien avec son homologue américain Joe Biden.Lors de cet échange de deux heures, M. Biden avait menacé M. Poutine de "fortes sanctions" en cas d'invasion de l'Ukraine, aux frontières de laquelle la Russie...