Les transporteurs routiers annoncent le programme de leur grève ouverte à partir de jeudi

Le syndicat des transporteurs routiers a annoncé mercredi le programme de sa grève ouverte prévue à partir de jeudi matin afin de protester contre le gouvernement qui n'a pas répondu à leurs revendications concernant une amélioration de leurs conditions de travail, dans un Liban en pleine crise.

A l'issue d'une conférence de presse, le président du syndicat des transporteurs routiers, Bassam Tleiss, a une nouvelle fois appelé à "soutenir le secteur des transports routiers", déplorant le fait que le Premier ministre, Nagib Mikati, ainsi que les ministres concernés, n'aient pas tenu leurs promesses. Le syndicaliste a par ailleurs précisé que la mobilisation se tiendra à partir de 6h jusqu'à 10h du matin.

Le syndicat a dans ce contexte annoncé le programme de sa mobilisation à travers le territoire libanais. A Beyrouth, des manifestations auront lieu à partir de 9h, entres autres, à Dora, près du siège du ministère de l'Energie, au pont dit de Cola, et près du rond-point situé à proximité de l'ambassade du Koweït au Liban. Au Liban-Nord, elles se tiendront à Saïda, Tyr, Nabatiyé et Bint Jbeil. Au Mont-Liban, les protestations auront lieu notamment au niveau des ronds-points de Aley, Bhamdoun et Jbeil. Des sit-in se tiendront par ailleurs dans la Békaa et dans le sud du pays, notamment au Akkar et à Tripoli. 

Le 26 octobre dernier, des représentants du syndicat, qui étaient censés organiser une "journée de colère" le lendemain, avaient reporté leur grève au 1er décembre après avoir reçu des promesses du gouvernement. Des représentants du syndicat s'étaient alors entretenus avec le Premier ministre, le ministre des Finances Youssef Khalil, le ministre des Travaux publics et des Transports Ali Hamiyé, et le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui, qui leur avaient promis de répondre à leurs revendications. Celles-ci concernent principalement l'amélioration des conditions de travail des employés, qui se sont rapidement détériorées au cours des derniers mois au vu de l'effondrement socio-économique et financier du pays. 

En outre, le syndicat des employés d'Electricité du Liban (EDL) a annoncé mercredi une grève de trois jours dès jeudi afin de protester contre un éventuel élargissement des prérogatives des fournisseurs privés de services d'électricité aux dépens du personnel de l'organisme public, rapporte l'Agence nationale d'information. Il a appelé le chef du gouvernement à mettre en place une équipe ministérielle chargée d'évaluer les "échecs" de ces fournisseurs. Le syndicat a enfin appelé les employés à ne pas se rendre à leurs lieux de travail et réclamé que les carburants ne soient pas livrés dans le pays, notamment ceux contenus dans les navires citernes (qui approvisionnent, entre autres, les centrales électriques en carburant). 

Le syndicat des employés d'EDL avait effectué une grève générale de deux jours début décembre dans tous les établissements de la compagnie publique pour protester contre l'absence de rénovation du siège d'EDL à Beyrouth après les explosions meurtrières au port de la capitale en 2020 et aux pouvoirs accrus accordés aux fournisseurs privés de services d'électricité "aux dépens des travailleurs".