Deux propositions de loi importantes pour le secteur médical ont été adoptées hier au cours de la séance du Parlement. La première proposition portait sur la création de l’Agence nationale du médicament, une autorité cruciale pour réglementer ce marché en crise. « Cette agence existait auparavant, mais a été totalement neutralisée, d’où l’importance de cette loi qui protégera son existence même », affirme à L’Orient-Le Jour le Dr Charaf Abou Charaf, président de l’ordre des médecins.
Il explique que cette autorité sera chargée de surveiller les médicaments sur le marché, et vérifier que ceux qui pénètrent dans le pays sont bien conformes aux normes. « En présence de cette agence, qui sera placée sous la tutelle du ministère de la Santé, la provenance des médicaments ne posera plus problème, puisqu’on pourra les importer de n’importe où à condition qu’ils soient efficaces, sans semer la panique et entrer dans des débats stériles, souligne-t-il. Cette instance sera en charge de toutes les tâches que devait accomplir le laboratoire central quand celui-ci était toujours opérationnel, soit la surveillance et le suivi du domaine du médicament. » Il précise cependant que l’adoption de cette loi devrait être suivie de décrets d’application, une procédure qui retarde souvent son entrée effective en vigueur.
La seconde proposition de loi est cruciale pour la protection des médecins, souvent la cible de familles de patients mécontentes : il y a deux jours à peine, un médecin de l’hôpital gouvernemental de Baalbeck était menacé d’enlèvement par la famille d’une patiente morte des complications du coronavirus. « Cette loi est essentielle pour mettre un terme à ce genre d’agissements, explique le Dr Abou Charaf. Elle condamne les assaillants des médecins en exercice à six mois de prison ferme et au paiement d’une amende. »
L’autre aspect de la loi, qui entre immédiatement en vigueur, oblige désormais les médecins à contracter une assurance contre la faute professionnelle. « Dorénavant, en cas de jugement défavorable au médecin, celui-ci ne sera plus condamné à payer une amende qui le maintiendra endetté pour le restant de ses jours, souligne le médecin, rappelant les indemnités astronomiques exigées dans certains cas. À l’ordre, nous nous efforcerons de fournir une assurance de groupe. »
CNSS pour les journalistes pigistes
Une autre loi est passée hier au Parlement, concernant les journalistes celle-là. Elle stipule que même s’ils ne sont pas rattachés à un média, ils auront désormais droit à une affiliation à la Caisse nationale de Sécurité sociale.
Par ailleurs, plusieurs autres propositions de loi sur l’éducation ont été adoptées, notamment celle qui stipule la mise en place d’un système de « carte d’identité étudiante » avec un code pour chaque élève, et une autre sur l’introduction de matières techniques dans le cursus général, afin d’initier les élèves à l’option de l’enseignement technique.
PAS DE COMMENTAIRE. MA LIBRE EXPRESSION EST CENSUREE.
09 h 33, le 08 décembre 2021