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Dernières Infos - Explosions au port de Beyrouth

Séance parlementaire : des proches de victimes dénoncent "l'ingérence politique scandaleuse" dans l'enquête


Séance parlementaire : des proches de victimes dénoncent

Sit-in de proches de victimes de la double explosion au port de Beyrouth dans le quartier de l'Unesco, à Beyrouth, le 7 décembre 2021. Capture d'écran d'une vidéo publiée sur le compte Instagram de la plateforme Daleel Thawra

Quelques proches des familles des victimes des explosions meurtrières au port de Beyrouth ont tenu mardi matin un sit-in près du palais de l'Unesco, où se tient une séance parlementaire, afin d'exprimer leur soutien au juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur le drame. La Chambre pourrait en effet discuter des prérogatives du magistrat concernant la poursuite en justice des responsables politiques et décider de son incompétence à ce niveau. Les manifestants ont dénoncé lors de cette mobilisation "l'ingérence flagrante, scandaleuse et continue des partis politiques et de certains responsables de la classe politique corrompue" dans l'instruction. 

Le tandem chiite Amal-Hezbollah, qui accuse le magistrat de "politiser l'enquête", estime qu'il n'a pas le droit de mener des procédures contre les responsables politiques poursuivis et réclame la mise en place d'une Haute Cour chargée de juger les présidents et les ministres, comme le prévoit la Constitution. Cette Haute Cour se saisirait de l'affaire après l'engagement de poursuites par le Parlement lui-même. Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, avait affirmé que la question serait prochainement tranchée par la Chambre.

Face à cette éventualité, les proches des victimes ont exprimé leur "refus de toute dilution et détournement par le Parlement, qui entraverait le cours de l'instruction", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Brandissant les photos de leurs proches et des drapeaux libanais, les manifestants ont dénoncé "l'ingérence flagrante, scandaleuse et continue des partis politiques et de certains responsables de la classe politique corrompue" dans le cours de l'enquête. Ils ont également regretté les "menaces et les mises en garde auxquelles fait face le juge Bitar qui travaille de manière honorable, sérieuse et responsable pour trouver la vérité".

De nombreux observateurs estiment que la demande d'un recours à cette juridiction, devant laquelle aucune affaire n'a jamais été portée, sert à noyer l'enquête. Le sort de l'instruction du juge Bitar a provoqué, depuis près de deux mois, le blocage du Conseil des ministres, qui ne s'est plus réuni depuis le 12 octobre, les ministres chiites ayant agité la menace d'un boycott de toute séance gouvernementale tant que la question de l'enquête n'a pas été réglée.

Parallèlement, des parents dont les enfants poursuivent leurs études à l'étranger se sont également rassemblés près de l'Unesco afin de réclamer que des modifications à la loi relative au dollar étudiant soient votées. Elles permettraient d'obliger les banques à autoriser le transfert à l'étranger d'un montant annuel de 10.000 dollars, calculé sur la base du taux officiel de 1.515 livres libanaises pour un billet vert, à tout étudiant inscrit dans une université à l'étranger pour l’année universitaire 2021-2022.


Quelques proches des familles des victimes des explosions meurtrières au port de Beyrouth ont tenu mardi matin un sit-in près du palais de l'Unesco, où se tient une séance parlementaire, afin d'exprimer leur soutien au juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur le drame. La Chambre pourrait en effet discuter des prérogatives du magistrat concernant la poursuite en justice des...