Une délégation du FMI débarque à Beyrouth avec un nouveau chef de mission

Une délégation du Fonds monétaire international a débarqué lundi à Beyrouth pour une visite de « plusieurs jours », selon notre correspondante à Baabda Hoda Chedid.

Selon cette dernière, la délégation sera menée par un nouveau chef de mission, Ernesto Ramirez-Rigo, qui est chef de mission pour le compte du Fonds pour le Pakistan, le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Il doit prendre ses fonctions dès 2022 en remplacement de Martin Cerisola.

La délégation entamera sa visite par un rendez-vous mardi à 9h au Grand Sérail avec le Premier ministre Nagib Mikati, avant une série de réunions avec des hauts fonctionnaires ainsi que des membres désignés par l’exécutif pour mener les discussions avec le FMI, que le Liban, en crise, a officiellement sollicité dès le printemps 2020 pour tenter de décrocher une assistance financière. Ce comité regroupe notamment le vice-président du Conseil des ministres Saadé Chami, le ministre des Finances Youssef Khalil et le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Les détails du plan de redressement, que l’exécutif est supposé préparer en amont de la phase de négociations à proprement parler – qui n’a pas démarré –, figureront parmi les sujets abordés lors des différentes réunions, a encore précisé Hoda Chedid.

« Le gouvernement libanais travaille sérieusement sur (le plan de redressement) et a enregistré des progrès », a déclaré pour sa part Saadé Chami, cité dans le communiqué, ajoutant que le FMI avait réitéré « à plusieurs reprises sa volonté d’aider le Liban à sortir de la crise actuelle ».

Le Liban a repris contact avec le FMI au cours de l’automne dans le sillage de la formation du gouvernement de Nagib Mikati le 10 septembre, soit 13 mois après la démission de celui de Hassane Diab, qui avait approché l’institution en 2020. À cette époque, les discussions entamées en mai avaient été suspendues par le FMI face aux divisions, côté libanais (l’exécutif d’un côté, BDL, banques et certains députés de l’autre), sur l’approche à privilégier pour estimer le montant des pertes financières du pays et les répartir.

La visite de la délégation survient alors qu’une proposition de loi instaurant un contrôle formel des capitaux soutenue par le gouvernement, mais officiellement endossé et transmis au Parlement par le député Nicolas Nahas, a été catégoriquement rejetée par les commissions mixtes pour de nombreux motifs, justifiés sur le plan juridique pour la plupart. Le texte aurait en principe dû être débattu au Parlement qui se réunit mardi en séance ordinaire.