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Dernières Infos - Enquête sur le drame du 4 août

Mikati appelle la justice à "rectifier le tir" et prône le recours à la Haute Cour de justice


Mikati appelle la justice à

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, lors d'un discours au Grand Sérail, le 4 novembre 2021. Photo d'archives Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a affirmé, vendredi, qu'il était préférable de ne pas démissionner de son poste malgré le blocage gouvernemental qui perdure depuis la mi-octobre, et a appelé la justice à "rectifier le tir" de l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth en préconisant un recours à la Haute Cour pour les présidents et ministres. 

Le sort de cette instruction est au cœur du boycott du gouvernement par les ministres chiites, qui réclament le déboulonnement du juge Tarek Bitar, estimant qu'il est "politisé" depuis qu'il a lancé des poursuites contre nombre de responsables politiques. M. Mikati n'a plus convoqué le Conseil des ministres, par crainte d'une absence des ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, qui réclament le recours à cette haute juridiction, voire le déboulonnement de M. Bitar.

"Faire la distinction entre les enquêtes"
Dans un entretien avec l'Agence d'information du Moyen-Orient MENA, basée en Egypte, M. Mikati a indiqué qu'il ne comptait pas démissionner de son poste, bien que son cabinet ne fonctionne actuellement pas "sous forme de Conseil des ministres" mais comme un gouvernement "qui prend toutes les mesures exécutives" nécessaires. "Le Conseil des ministres se réunira prochainement", a-t-il déclaré. Et de souligner qu'il ne veut pas qu'une convocation de son équipe soit perçue comme une "provocation" par certains, écartant l'éventualité d'une démission. "Rester à la tête de ce gouvernement est préférable à une démission et à un retour au vide", a-t-il dit. 

Le Premier ministre s'est prononcé, par ailleurs, en faveur d'un jugement des responsables politiques devant la Haute Cour de justice pour les présidents et ministres, tel que cela est prévu dans la Constitution. "Le fait que la justice mélange les présidents et ministres dans son enquête judiciaire a provoqué des divergences" sur la scène politique, et "il est nécessaire de faire la distinction entre les enquêtes", a-t-il fait valoir. Il a estimé, dans ce cadre, que cette responsabilité incombe au Conseil supérieur de la magistrature qui doit "rectifier le tir" de l'instruction. Et de réitérer l'importance, selon lui, de "séparer les pouvoirs et que la justice se réforme elle-même". 

Baguette magique
"Je n'ai pas de baguette magique pour aplanir tous les défis, et je ne pourrai pas faire l'impossible, mais je ferai de mon mieux pour mettre un terme à l'effondrement et lancer les réformes", a-t-il ajouté, soulignant que les négociations avec le Fonds monétaire international, la production d'électricité et l'organisation des élections législatives faisaient partie des priorités de son équipe. Le scrutin aura lieu "dans les délais avant la fin du mandat de la Chambre le 21 mai prochain, quelle que soit la date choisie", a-t-il assuré, alors que l'anticipation de cette date fait actuellement l'objet de tensions politiques et est rejetée par le président Michel Aoun et la formation qu'il a créée, le Courant patriotique libre (CPL). 

Concernant enfin la crise avec les monarchies du Golfe, le président du Conseil a affirmé que le Liban est "prêt à effacer toutes les impuretés" dans les relations avec ces pays et souhaite "conserver les meilleures relations avec eux, parce que notre pays se sent en sécurité lorsque son grand frère se tient à ses côtés".

Les déclarations de M. Mikati sur le Golfe ont été publiées alors que le ministre de l'Information, Georges Cordahi, dont des propos sur la guerre au Yémen ont causé les tensions diplomatiques, a présenté dans la journée sa démission. Cette décision est liée à une tournée dans le Golfe du président Emmanuel Macron, au cours de laquelle il doit notamment s'entretenir avec des responsables saoudiens. 

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a affirmé, vendredi, qu'il était préférable de ne pas démissionner de son poste malgré le blocage gouvernemental qui perdure depuis la mi-octobre, et a appelé la justice à "rectifier le tir" de l'enquête sur la double explosion au port de Beyrouth en préconisant un recours à la Haute Cour pour les présidents et ministres. Le sort de...