Au cours d’une réunion en marge de la visite officielle de Michel Aoun au Qatar, le ministre libanais de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad s’est entretenu mardi avec son homologue qatari Saad Sharida al-Kaabi des modalités d’une éventuelle aide dans le domaine énergétique, qui prendrait la forme de livraisons de gaz destinées aux centrales d’Électricité du Liban (EDL).
Dans le cadre de ce partenariat, qui semble n’être qu’au stade de l’élaboration, à en croire le communiqué du ministère libanais publié mardi soir, il a été convenu que l’option la plus « simple » consisterait à « (regazéifier) le gaz liquéfié fourni par le Qatar dans un autre pays », en l’occurrence en Jordanie, à Aqaba. Par la suite, ce gaz sera acheminé au Liban via le gazoduc connectant le pays avec l’Égypte, via la Syrie, en même temps que les quantités devant être fournies dans le cadre de l’accord conclu avec les autorités égyptiennes sous l’égide de l’initiative américaine annoncée en août dernier. Sans préciser les quantités en jeu ou les échéances fixées, le ministère a néanmoins assuré que la solution qatarie permettrait de faire passer le nombre d’heures d’approvisionnement d’EDL de « 4 à 8 heures par jour », en ne comptant en principe que sur les centrales consommant du gaz.
Cette conclusion reste toutefois difficile à confirmer dans la mesure où le Liban ne dispose pas d’unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU, selon l’acronyme anglais, une infrastructure indispensable pour transporter ce type d’hydrocarbures). Le gazoduc en question étant relié à la centrale de Deir Ammar (Liban-Nord), il n’est donc a priori pas possible pour le pays de rediriger une partie du gaz reçu via ces différents accords vers la centrale de Zahrani (Liban-Sud), seule autre à pouvoir fonctionner au gaz. D’autant plus que, d’après ce que le ministre avait déclaré il y a quelques semaines, les quantités fournies via l’accord avec l’Égypte devraient déjà permettre à la centrale de Deir Ammar de fonctionner à pleine capacité.
L’absence de FSRU au Liban a d’ailleurs été évoquée lors de la réunion au Qatar et devrait être au centre d’un « plan » qui déterminerait leurs emplacements exacts, leur nombre et leur taille. Sur ce projet, le Qatar a désigné le vice-président pour les affaires commerciales de la société Qatar Energy pour assurer le suivi.
Enfin, les deux ministres ont évoqué la possibilité que l’émirat participe au second round d’attribution des licences d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures offshore au Liban. Un second round qui a été réinitialisé la semaine dernière, en incluant les 8 blocs encore non attribués au lieu des 5 annoncés lors de son lancement initial en avril 2019 et dont la date butoir avait été repoussée à maintes reprises. Cette démarche n’a toutefois pas encore été avalisée par le Conseil des ministres. Selon la déclaration du responsable qatari, l’émirat attend les résultats de l’exploration du « bloc n° 10 à Chypre », sur la base desquels il prendra sa décision.
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