Le blocage gouvernemental actuel ne devrait plus se prolonger. Selon des sources concordantes de Baabda et du Sérail, le chef de l’État Michel Aoun et le président du Conseil Nagib Mikati se seraient entendus, lors de leur rencontre hier matin, sur la tenue d’un Conseil des ministres au cours de la première semaine de décembre. Pourquoi pas avant ? Tout simplement parce que la semaine prochaine Nagib Mikati se rend à Rome et au Vatican, alors que le 29 novembre Michel Aoun se rend au Qatar. En principe donc, des résultats positifs sont attendus de ces deux visites et la tendance générale entre Baabda et le Sérail est de considérer que les deux dossiers qui paralysent l’action gouvernementale dans le pays seraient en voie de règlement. Dans ce qu’on appelle désormais « l’affaire Cordahi », même si les responsables sont convaincus qu’elle dépasse les propos du ministre de l’Information sur la guerre au Yémen tenus avant même sa nomination au gouvernement, une démission reste le seul prélude possible à tout début de solution.
Les contacts effectués ces derniers jours avec certains États du Golfe qui se sont solidarisés avec les Saoudiens montrent clairement que les dirigeants de Riyad attendent un geste de la part du Liban, avant d’entamer toute discussion. Toujours selon les mêmes sources, les Saoudiens auraient pu se contenter au début d’excuses que le ministre Cordahi leur aurait présentées, mais désormais, ce n’est plus suffisant et ils réclament au minimum sa démission. Ces États auraient aussi promis au Liban de faire de leur mieux pour pousser les Saoudiens à assouplir leur position, à condition que M. Cordahi démissionne. Sur la base de ces contacts, un ballet de rencontres s’est déroulé au cours des derniers jours pour tenter de trouver le scénario adéquat sur les plans interne et externe. Fort des promesses de certains États du Golfe, le président du Conseil aurait donc sollicité une rencontre avec le chef des Marada Sleimane Frangié, pour lui demander de faire pression sur Georges Cordahi afin qu’il rende son tablier. Selon des sources proches du Sérail, M. Frangié aurait estimé qu’il est injuste de faire assumer au ministre et au camp qui l’a choisi toute la responsabilité de cette crise avec les pays du Golfe et il aurait déclaré à son interlocuteur qu’il ne compte pas faire pression sur l’intéressé et que c’est au Premier ministre de lui demander franchement de quitter le gouvernement. Après cette position intransigeante de M. Frangié, le Premier ministre s’est rendu à Aïn el-Tiné pour solliciter l’aide du président de la Chambre Nabih Berry, qui lui a promis de parler de son côté directement avec M. Cordahi. Le chef des Marada, lui, a contacté le Hezbollah pour expliquer sa position. Selon des sources proches de cette formation, M. Frangié serait essentiellement soucieux de ne pas avoir l’air de faire des concessions politiques à un moment aussi critique et surtout à la veille des élections législatives prévues au printemps prochain. En termes plus clairs, le chef des Marada ne voudrait pas que la démission de M. Cordahi puisse être utilisée contre lui sur le plan politique et voudrait obtenir des garanties du Hezbollah en ce sens, d’autant qu’entre les Marada et le CPL, la rivalité bat son plein. Certains proches du Hezbollah vont encore plus loin et estiment que M. Frangié voudrait obtenir une promesse similaire à celle qu’il avait faite à Michel Aoun en 2014 d’appuyer sa candidature à la présidence de la République. Toutefois, des sources du Hezbollah affirment clairement que la formation ne compte pas s’engager en faveur d’un candidat en particulier pour l’échéance présidentielle de 2022. Toujours est-il que le Hezbollah a déclaré à M. Frangié qu’il tient autant que lui à la dignité de Georges Cordahi et qu’il respectera la décision de ce dernier, quelle qu’elle soit.
De son côté, M. Berry a promis à M. Mikati de faire de son mieux pour convaincre M. Cordahi de la démission, mais il a insisté sur le fait que celle-ci ne doit pas être exploitée négativement. Il a en tout cas promis au Premier ministre d’en parler directement avec le ministre de l’Information. Ce dernier s’est donc rendu à Aïn el-Tiné et après son entretien avec M. Berry, il a déclaré qu’il est prêt à démissionner du gouvernement si cette démarche servait l’intérêt du Liban. Le lendemain, il a été reçu par M. Mikati. C’était d’ailleurs le premier entretien entre les deux hommes depuis l’éclatement de la crise avec les États du Golfe. Selon les sources proches du Sérail, l’entretien était cordial et l’option de la démission est de plus en plus évoquée. Selon diverses sources concordantes, elle semble acquise, d’autant que les informations en provenance de Riyad font état de nouvelles mesures contre le Liban. D’ailleurs, M. Cordahi a répété à plusieurs reprises qu’il n’était pas attaché à sa fonction au sein du gouvernement. C’est donc désormais une question de timing.
De même, le conflit au sujet du juge d’instruction Tarek Bitar – qui a poussé les ministres chiites à refuser de participer aux réunions du gouvernement – pourrait lui aussi être réglé dans le cadre de procédures judiciaires, sous la houlette du Conseil supérieur de la magistrature, dans le respect (du moins en apparence) du principe de la séparation des pouvoirs. Là aussi, plusieurs pistes sont en train d’être étudiées, mais il s’agit d’un sujet délicat qui touche tous les Libanais et il faudrait donc trouver une solution qui réponde prioritairement aux attentes des familles des victimes de la tragique explosion au port de Beyrouth.
Le blocage gouvernemental actuel ne devrait plus se prolonger. Selon des sources concordantes de Baabda et du Sérail, le chef de l’État Michel Aoun et le président du Conseil Nagib Mikati se seraient entendus, lors de leur rencontre hier matin, sur la tenue d’un Conseil des ministres au cours de la première semaine de décembre. Pourquoi pas avant ? Tout simplement parce que la semaine...
commentaires (9)
un président fort, qui se bat comme un lion pour un état souverain, un chef du gouvernement autoritaire et indépendant, qui va chercher des WASTAT auprès des autres corrompus, et, chefs de clan, et autres parrains pour qu'ils donnent le feu vert afin qu'il puisse se réunir au moins une fois avant les élections. honte à nous si on place dans l'urne le nom des ces tricheurs et mafieux..... Vive le Liban laïc et organisons les Aounexit, Berrixt, Bassilix, joumblatixt , etc .....
Élie Aoun
12 h 08, le 21 novembre 2021