Réfugiée dans son terrier,
La hyène était déprimée
Par tout ce qui se tramait.
Sentant le vent qui tournait,
Elle voyait ses jours finis
Et ne faisait que damner
Tous ceux qui l’avaient trahie.
Son ego démesuré
En avait pris une branlée
Qu’elle ne pouvait supporter.
En usant de flatteries,
Dans lesquelles il excellait,
Le putois, ce grand roué,
Voulut la réconforter.
« Cette vile effronterie,
Envers Votre Majesté,
Par une bande d’acharnés
N’est que vaste comédie.
Votre règne si parfait
Ne saurait être bafoué.
Oubliez donc ces outrages,
L’histoire vous rendra hommage. »
La hyène, bien revigorée
Suite à cette belle envolée,
Reprit du poil de la bête
Et organisa une fête
À laquelle furent conviés
Tous ceux qui encore rêvaient
De très grandes destinées.
Ainsi, le renard s’en vint,
Chaperonné du coquin,
Je vous parle bien sûr du rat
Qui n’le quittait pas d’un pas.
Vautré sous un châtaignier,
Le matois à satiété
N’arrêta pas de frimer,
Puis narguer et menacer,
Tous ceux qui encore osaient
De ses fantasmes le défier.
Sous la coupe de cet allié,
Impossible à écarter,
La hyène tout à fait coincée
Se plia sans rechigner
Et n’osa même pas piper
Ne serait-ce qu’une opinion
Pour redorer un blason,
En totale perdition.
Ulcéré par ces affronts,
Le placide méhari,
Des confins de l’Arabie,
Blatéra à sa façon
Puis haussa durement le ton.
Il brandit haut le bâton,
Châtiant rudement ainsi
Et clouant au pilori
Notre jungle plus qu’asphyxiée,
Qui aurait pu se passer
D’une telle dérouillée.
Et le comble de l’ironie,
Nos bourreaux, tellement honnis,
Poursuivent leurs forfanteries,
Déterminés à tout prix
À se laver de leurs crimes
En passant pour les victimes.
Pour faire fi des fourberies
De ces vauriens aguerris
Et qui se croient tout permis,
Le vaillant tigre ne lâche pas,
Dans sa gueule il tient ses proies,
Et malgré tous les coups bas
Assénés par ces malfrats,
Il nous reste encore l’espoir,
Car le fauve ne bronche pas,
Son courage est à sa gloire,
Son audace est le miroir
D’une justice aiguisée
Opposée à leurs visées.
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