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Dernières Infos - Crise au Liban

Aoun plaide devant le vice-président de la commission européenne pour un rapatriement des réfugiés syriens

Aoun plaide devant le vice-président de la commission européenne pour un rapatriement des réfugiés syriens

Le président libanais, Michel Aoun (c), en compagnie d'une délégation de l'Union européenne présidée par e vice-président de la commission européenne Margaritis Schinas (2e de gauche), le 12 novembre 2021 à Baabda. Photo Twitter/@LBpresidency

Le vice-président de la commission européenne, Margaritis Schinas, qui effectue une tournée auprès des responsables libanais, a été reçu vendredi matin par le président de la République, Michel Aoun, qui a plaidé devant lui pour un rapatriement des réfugiés syriens ayant fui leur pays avec le début de la guerre civile en 2011 et dont plus d'un million ont trouvé refuge au Liban.

Selon un tweet de la présidence libanaise, M. Aoun a fait savoir à M. Schinas que "le Liban ne peut plus supporter le fardeau de la présence des réfugiés syriens et a demandé à l'Union européenne d’œuvrer pour faciliter le retour de ces réfugiés vers des zones sûres en Syrie".

"Le Liban, qui prend des mesures pour empêcher l'émigration illégale depuis son territoire, espère être traité de la même manière par les autres pays, notamment ceux de l'Union européenne", a affirmé le chef de l'Etat. "Le fait que la communauté internationale ignore les appels du Liban pour un retour des déplacés chez eux laisse croire qu'il y a une volonté de les garder au Liban, ce qui est inacceptable", a mis en garde M. Aoun.

Quant à Margaritis Schinas, il a affirmé, selon Baabda, que l'UE "continuera à apporter son aide au Liban en attendant que le conditions soient réunies pour que les réfugiés rentrent chez eux".

Le diplomate européen grec s'est ensuite entretenu avec le président du Parlement, Nabih Berry, et le chef du gouvernement, Nagib Mikati, ainsi qu'avec les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur, Abdallah Bou Habib et Bassam Maoulaoui.

Le vice-président de la commission européenne est venu au Liban dans le cadre de la deuxième étape de sa tournée auprès de plusieurs pays, à la lumière de la crise migratoire avec le Bélarus. L'UE accuse Minsk d'avoir organisé des mouvements migratoires, en délivrant des visas notamment à des ressortissants de Syrie, d'Irak et du Yémen, et en affrétant des vols, pour se venger des sanctions occidentales imposées au régime du président bélarusse, Alexandre Loukachenko, l'an dernier après la brutale répression d'opposants.

A l'issue de sa réunion avec M. Mikati, le vice-président de la Commission européenne a tenu un point de presse au Grand Sérail. "J'ai obtenu des assurances de la part de mes interlocuteurs au Liban selon lesquelles ils sont prêts à travailler avec nous sur ce plan", a affirmé le responsable européen, en référence aux efforts visant à contrer le flux migratoire en provenance du Bélarus. "Nous devons construire une coalition internationale contre l'utilisation des populations comme pions politiques", a ajouté le responsable. "Je veux remercier le Liban pour ses efforts significatifs qu'il a déjà pris sur ce plan pour limiter le nombre de vols à destination de Minsk (...)", a-t-il également souligné.

Le Liban est en proie, depuis 2019, à l'une des pires crises socio-économiques dans le monde depuis plus d'un siècle, selon la Banque Mondiale. Plus des trois-quarts de la population vivent désormais dans la pauvreté, victimes d'une hyperinflation vertigineuse et de pénuries en tous genres. La pandémie de coronavirus, l'explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, et la crise politique qui a duré plus d'un an ont aggravé cette situation.

Avec la guerre civile déclenchée en 2011, 6,6 millions de Syriens se sont réfugiés à l'étranger, s'installant dans leur écrasante majorité dans les pays voisins, notamment la Turquie et le Liban. Le Pays du Cèdre affirme accueillir sur son sol 1,5 million de Syriens, dont près d'un million inscrits auprès de l'ONU en tant que réfugiés. Après avoir enchaîné les reconquêtes grâce à l'appui militaire de Moscou et de Téhéran, et tandis que les combats ont baissé en intensité, le régime de Damas cherche à promouvoir l'image d'une Syrie sûre, encourageant le retour des réfugiés. Plusieurs initiatives, menées avec le Liban voisin ou parrainées par l'allié russe, ont cherché à organiser ces retours, malgré les avertissements répétés des ONG.

Le vice-président de la commission européenne, Margaritis Schinas, qui effectue une tournée auprès des responsables libanais, a été reçu vendredi matin par le président de la République, Michel Aoun, qui a plaidé devant lui pour un rapatriement des réfugiés syriens ayant fui leur pays avec le début de la guerre civile en 2011 et dont plus d'un million ont trouvé refuge au...