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Dernières Infos - Affrontements de Tayouné

Le juge Sawan approuve la libération de quatre détenus


Le juge Sawan approuve la libération de quatre détenus

Des femmes manifestant devant le tribunal militaire, à Beyrouth, le 11 novembre 2021. Photo Mohammad Yassine

Le premier juge d'instruction par intérim près le tribunal militaire, Fadi Sawan, a approuvé jeudi la libération de quatre personnes détenues dans le cadre de l'affaire des affrontements de Tayouné, après une nouvelle journée d'interrogatoires, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). L'Agence ne précise pas si ces détenus sont des habitants de Aïn el-Remmané, et partisans des Forces libanaises de Samir Geagea, ou bien des militants chiites. M. Sawan est chargé de l'instruction sur cette affaire après qu'une première étude du dossier a été clôturée par le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Fadi Akiki.

Les violences de Tayouné avaient éclaté le 14 octobre en marge d'une manifestation du tandem chiite Amal-Hezbollah contre le juge Tarek Bitar, chargé de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth. Lors d'une marche entre la banlieue-sud et le rond-point de Tayouné, des tirs nourris à l'arme lourde avaient éclaté entre les protestataires chiites et des habitants des quartiers chrétiens environnants, proches du parti chrétien des Forces libanaises (FL), faisant sept morts et plusieurs dizaines de blessés. Depuis, plus d'une quinzaine de personnes ont été détenues, majoritairement des sympathisants des FL ou des habitants de Aïn el-Remmaneh.

"Non à l'injustice"
Plus tôt dans la journée, une cinquantaine de personnes, principalement des habitants du quartier de Aïn el-Remmaneh, avaient manifesté jeudi devant le tribunal militaire à Beyrouth, afin de réclamer une nouvelle fois la libération de leurs proches, détenus depuis plusieurs semaines pour leur implication présumée dans ces affrontements.

"Non à l'injustice", "Les agresseurs sont libérés et les agressés en prison", "Pour la libération immédiate des jeunes de Aïn el-Remmaneh", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les protestataires devant le tribunal militaire, où certains détenus doivent être entendus dans la journée.
"Nous venons tous les jours devant le tribunal militaire en soutien aux détenus", affirme à notre journaliste Mohammad Yassine une femme présente sur les lieux. Elle exprime l'espoir que lors de la séance prévue aujourd'hui elle pourra voir son mari et son fils, "détenus depuis un mois" et qu'elle n'a plus vus depuis.
Saad Medlej, un habitant de Aïn el-Remmaneh, souligne de son côté être là "en soutien à des personnes traitées injustement" et pour demander que le règlement de cette affaire soit accéléré "afin que les innocents soient libérés". "Certains ont des familles qui peinent à subvenir à leurs besoins", a-t-il plaidé.

Sit-in des tribus "arabes de Khaldé"
Selon plusieurs médias locaux, des membres des tribus dites "arabes de Khaldé" ont également manifesté devant le tribunal militaire afin de réclamer la libération de leurs proches. Ils ont dénoncé une "atteinte aux droits des détenus et des infractions dans les décisions prises à leur encontre", accusant le tribunal militaire de ne pas être compétent pour juger cette affaire. Les manifestants ont encore appelé à ce que "ceux qui s'en sont pris aux Arabes de Khaldé soient remis à la justice".

Fin juillet, des éléments armés sunnites appartenant à ces "tribus", des groupes sunnites vivant dans des conditions traditionnelles et conservatrices sur les hauteurs de Khaldé et de Aramoun, au sud de Beyrouth, avaient pris en embuscade un convoi funéraire d'un partisan du Hezbollah, Ali Chebli, tué la veille sur fond de vendetta, ce qui avait provoqué une fusillade. Ces tribus accusaient Ali Chebli du meurtre de l’adolescent Hassan Ghosn un an plus tôt.

Le premier juge d'instruction par intérim près le tribunal militaire, Fadi Sawan, a approuvé jeudi la libération de quatre personnes détenues dans le cadre de l'affaire des affrontements de Tayouné, après une nouvelle journée d'interrogatoires, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). L'Agence ne précise pas si ces détenus sont des habitants de Aïn el-Remmané, et...