Wronecka "soutient le travail" du gouvernement Mikati et l'appelle à lancer les réformes

La coordinatrice spéciale des Nations unies au Liban, Joanna Wronecka, a affirmé vendredi, au Grand Sérail, que l'ONU "soutient le travail du gouvernement" de Nagib Mikati, et l'encourage à "lancer les réformes demandées" pour débloquer des aides internationales, très attendues dans un Liban en plein effondrement. 

Après s'être entretenue avec le Premier ministre, Mme Wronecka a indiqué que sa visite vise à "faire le point" de la situation politique au Liban, afin de préparer un rapport destiné au Conseil de sécurité de l'ONU, qui devrait l'étudier d'ici la fin du mois. "Nous soutenons le travail du gouvernement, qui est encouragé à lancer les réformes demandées", a ajouté la haute responsable internationale, citée par le bureau de presse de M. Mikati.

Le cabinet Mikati, au bord de l'implosion deux mois à peine après sa formation, est paralysé depuis plus de trois semaines par des tensions entre ses ministres concernant, d'une part, le sort de l'enquête du juge Tarek Bitar sur la double explosion au port de Beyrouth et, d'autre part, par la crise diplomatique avec les pays du Golfe, provoquée par des déclarations polémiques du ministre de l'Information, Georges Cordahi. 

Les ministres proches du tandem chiite Hezbollah-Amal réclament, en effet, que l'enquête sur le drame du 4 août 2020 soit confiée à un autre magistrat que M. Bitar, qu'ils accusent de politiser le dossier et de cibler le parti pro-iranien. A cette première crise est venue se greffer la crise diplomatique et les demandes de démission de M. Cordahi, souhaitée par M. Mikati, mais refusée par les Marada, le parrain politique du ministre et son allié, le Hezbollah. Le Conseil des ministres ne s'est plus réuni depuis la mi-octobre, alors même qu'il doit plancher sur de nombreux projets de réformes devant permettre de sortir, à terme, le pays de la plus grave crise économique de son histoire récente. 

Mme Wronecka a, par ailleurs, souligné que les Nations unies soutenaient l'organisation des élections législatives, prévues en mars prochain, "dans le respect des délais constitutionnels". 

Le Parlement a approuvé, la semaine dernière des amendements de la loi électorale, notamment l'avancement de la date du scrutin législatif au 27 mars 2022. Le Courant patriotique libre (CPL, fondé par le président Michel Aoun) s'oppose toutefois à cette date invoquant, entre autres, des raisons météorologiques, et compte déposer un recours en invalidation des amendements devant le Conseil constitutionnel. Une telle démarche fait craindre un report sine die des élections.