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Dernières Infos - Crise Liban-Golfe après les propos de Cordahi

La réaction de Riyad "s'apparente à une déclaration de guerre", dénonce le Hezbollah

La réaction de Riyad

Le logo du Hezbollah. Photo ANI

Les députés du Hezbollah ont accusé jeudi l'Arabie saoudite d'avoir "préfabriqué la crise actuelle avec le Liban", survenue après la diffusion d'une émission télévisée lors de laquelle le ministre de l'Information Georges Cordahi, qui n'était pas à l'époque membre du gouvernement, s'en prenait à l'intervention saoudienne au Yémen. Ils ont estimé que la réaction de Riyad à ces propos "s'apparente à une déclaration de guerre". 

La crise diplomatique a été déclenchée après les propos de Georges Cordahi, critiquant la guerre au Yémen, où l'Arabie saoudite intervient depuis 2015 à la tête d'une coalition militaire pour soutenir le gouvernement face aux rebelles houthis proches de l'Iran. M. Cordahi a qualifié "d'absurde" l'intervention de la coalition au Yémen, jugeant que les insurgés se défendaient "face à une agression extérieure". En guise de rétorsion, l'Arabie saoudite, poids lourd du Golfe et rival régional de l'Iran, a rappelé vendredi son ambassadeur au Liban, demandé le départ de l'ambassadeur libanais et décidé d'arrêter toutes les importations en provenance de Beyrouth, portant un coup dur à l'économie déjà exsangue du pays. Bahreïn, le Koweït et les Emirats arabes unis ont suivi le pas en "solidarité" avec Riyad. Dimanche, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, a jugé "inutile" de traiter avec le Liban tant qu'il est "dominé" par le Hezbollah.

Cette grave crise intervient alors que le gouvernement du Premier ministre Nagib Mikati misait sur une potentielle aide financière des riches monarchies du Golfe pour relancer l'économie du pays en plein effondrement. Jeudi, M. Mikati a appelé les partis politiques à prendre les mesures nécessaires pour régler la grave crise diplomatique avec l'Arabie saoudite, critiquant le Hezbollah qui refuse que M. Cordahi soit démis de ses fonctions.

"Le bloc refuse et condamne les ordres venus de l'extérieur concernant les mesures que doit prendre le gouvernement", peut-on lire dans le communiqué du bloc du Hezbollah, dans une critique à peine voilée des appels internationaux à la démission de M. Cordahi. Le bloc a estimé que ces ordres pourraient mettre en péril la stabilité du pays et torpiller les législatives, prévues en mars 2022 au Liban.

Nagib Mikati avait tenu ces deux derniers jours des discussions en marge du sommet de la COP-26 à Glasgow avec le président français Emmanuel Macron, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et la chancelière allemande Angela Merkel au sujet des tensions diplomatiques. Côté arabe, il s'est concerté avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qui lui a annoncé qu'il enverrait "prochainement" le chef de la diplomatie qatarie à Beyrouth afin "d'étudier des moyens de soutenir le Liban". M. Mikati s'est également entretenu avec son homologue koweïtien, cheikh Sabah Khaled al-Hamad al-Sabah, ainsi qu'avec le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Ahmad Nasser al-Sabah.

Sur un autre plan, le Hezbollah a affirmé qu'il tenait toujours à sa position quant au dessaisissement du juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth, "notamment après que sa partialité ait été prouvée par des documents".
Peu avant la publication de ce communiqué, le juge Bitar était de nouveau dessaisi de l'enquête après avoir été notifié d'un recours déposé la veille par l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, auprès de la Chambre civile de la Cour d'appel de Beyrouth. M. Fenianos, proche des Marada de Sleiman Frangié (allié du Hezbollah), fait partie des responsables mis en cause dans le cadre de cette affaire. Ayant refusé de comparaître, il est placé sous un mandat d'arrêt resté jusque-là sans exécution.

Les députés du Hezbollah ont accusé jeudi l'Arabie saoudite d'avoir "préfabriqué la crise actuelle avec le Liban", survenue après la diffusion d'une émission télévisée lors de laquelle le ministre de l'Information Georges Cordahi, qui n'était pas à l'époque membre du gouvernement, s'en prenait à l'intervention saoudienne au Yémen. Ils ont estimé que la réaction de Riyad à ces...