Mikati annonce une conférence de presse à 11h depuis le Grand Sérail

De retour mercredi soir du sommet de Glasgow au cours duquel il avait multiplié les contacts internationaux afin de résoudre la crise diplomatique dans laquelle est embourbé le Liban avec les pays du Golfe, le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, poursuivait ses efforts jeudi à Beyrouth. Depuis le palais de Baabda, le chef du gouvernement a affirmé avoir informé le chef de l’État, Michel Aoun, de ses discussions avec les différentes parties qu'ils avaient rencontrées en marge du sommet sur le climat, assurant qu'il tente d'établir une feuille de route pour résoudre la crise. M. Mikati a également annoncé qu'il tiendra une conférence de presse à ce sujet à 11h au Grand Sérail.

Le chef du gouvernement doit encore être reçu par le président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné avec qui il va également discuter de la crise diplomatique déclenchée par les propos du ministre de l'Information, Georges Cordahi, sur l'intervention de la coalition saoudienne au Yémen. Dans une émission télévisée datant du 5 août, Georges Cordahi, qui n'était pas à l'époque membre du gouvernement, avait qualifié d'''absurde" la guerre menée depuis 2015 au Yémen par une coalition militaire en appui au gouvernement, et estimé qu'il "était temps qu'elle s'arrête". Réagissant à ces propos, de nombreux pays du Conseil de coopération du Golfe ont pris des mesures de rétorsion à l'égard du Liban. M. Berry a également reçu le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib.

Nagib Mikati avait tenu des discussions, en marge du sommet de Glasgow, avec le président français Emmanuel Macron, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken et la chancelière allemande, Angela Merkel. Côté arabe, il s'est concerté avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qui lui a annoncé qu'il enverrait "prochainement" le chef de la diplomatie qatarie à Beyrouth afin "d'étudier des moyens de soutenir le Liban". M. Mikati s'est également entretenu son homologue koweïtien, cheikh Sabah Khaled al-Hamad Al-Sabah, ainsi qu'avec le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Ahmad Nasser Al-Sabah.

Dans un signe de bonne volonté à l'égard de Riyad, et alors que des tractations sont en cours pour tenter de remédier à sortir de la crise diplomatique avec le Golfe, le ministère libanais des Affaires étrangères a condamné jeudi une tentative d'attentat aux drones piégés menée mardi dernier par le groupe armé Ansar Allah (houthis) contre Riyad, assurant "la solidarité du Liban avec l'Arabie contre toute agression qui porte atteinte à sa souveraineté, sa sécurité, sa stabilité et ses citoyens". L'attaque lancée par les rebelles yéménites soutenus par l'Iran avait été avortée par la coalition arabe sous commandement saoudien qui intervient depuis mars 2015 au Yémen pour soutenir les forces progouvernementales et repousser l'avancée des houthis.