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Les évêques maronites déplorent le "blocage" du pouvoir exécutif à cause de "disputes politiques"


Les évêques maronites déplorent le

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, présidant une réunion des évêques maronites à Bkerké, le 3 novembre 2021. Photo ANI

Les évêques maronites, réunis à Bkerké pour leur réunion mensuelle, ont déploré mercredi le blocage par des ministres du cabinet Mikati de toute organisation d'un Conseil des ministres, ce qui "paralyse encore plus le pays", en pleine crise. 

Le gouvernement de Nagib Mikati ne s'est plus réuni depuis mi-octobre, sur fond de tensions entre les différentes formations politiques concernant d'une part le sort de l'enquête sur la double explosion de Beyrouth d'août 2020, et d'autre part la crise diplomatique provoquée avec les pays du Golfe à la suite des déclarations polémiques du ministre de l'Information, Georges Cordahi. Dans des déclarations télévisées, enregistrées avant qu'il ne soit ministre mais diffusées en début de semaine dernière, celui-ci critiquait l'implication de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen et défendait ouvertement les rebelles houthis, soutenus par Téhéran, bête noire de Riyad. En réaction, l'Arabie saoudite, les Emirats, le Koweït et Bahreït ont lancé des mesures de rétorsion à l'égard de Beyrouth.

"Il est honteux que la cohésion de certains ministres bloque le pouvoir exécutif et accentue la paralysie du pays, à cause de disputes politiques", ont écrit les évêques maronites dans le communiqué publié à l'issue de leur réunion. Ils ont par ailleurs appelé les responsables à "restaurer rapidement les relations avec les pays du Golfe et à rétablir les échanges commerciaux". 

Les prélats ont par ailleurs condamné les affrontements de Tayouné qui avaient éclaté le 14 octobre entre des manifestants du tandem chiite, qui réclamaient le dessaisissement du juge Tarek Bitar en charge de l'instruction sur l'affaire du 4 août 2020, et des habitants de quartiers chrétiens, proches des Forces libanaises (FL). "Nous affirmons que le salut du pays peut être atteint en renforçant la présence de l'Etat au niveau sécuritaire et social et en dépolitisant la justice", ont-ils ajouté. 

Au cours de la semaine écoulée, le chef de l'Eglise maronite, Mgr Béchara Raï, avait effectué une tournée auprès des dirigeants afin de trouver un compromis pour sortir aussi bien de l’impasse dans laquelle se trouve l’enquête du port et l’investigation relative aux affrontements de Tayouné. La formule trouvée prévoit que le dossier de la responsabilité des ministres dans l'affaire du 4 août 2020 serait confié à la Haute Cour de justice. Ce qui, pratiquement, signifierait l’enterrement du volet politique de l’enquête. Une idée dont la paternité revient au président du Parlement, Nabih Berry, mais que le chef de l’Église maronite a fini par avaliser. En contrepartie, le prélat a proposé que les personnes accusées d’avoir participé aux combats de Tayouné soient livrées à la justice afin de calmer le jeu et de laisser les chefs de partis en dehors de tout cela. Cette initiative ne semble toutefois pas avoir abouti. 

Les évêques maronites, réunis à Bkerké pour leur réunion mensuelle, ont déploré mercredi le blocage par des ministres du cabinet Mikati de toute organisation d'un Conseil des ministres, ce qui "paralyse encore plus le pays", en pleine crise. Le gouvernement de Nagib Mikati ne s'est plus réuni depuis mi-octobre, sur fond de tensions entre les différentes formations politiques...