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Dernières Infos - Crise diplomatique

Les députés aounistes appellent à un "discours franc" entre le Liban et l'Arabie

Les députés aounistes appellent à un

Le logo du groupe parlementaire aouniste. Photo ANI

Le groupe parlementaire aouniste a exprimé ses regrets mardi face à la "détérioration des relations entre Beyrouth et les pays du Golfe"et appelé à un "discours franc entre le Liban et l'Arabie saoudite" suite à une grave crise diplomatique déclenchée par des propos du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi. Ce dernier avait critiqué la guerre menée par le royaume wahhabite au Yémen et défendu les rebelles houthis soutenus par l’Iran.

A l'issue de leur réunion hebdomadaire, les députés aounistes ont appelé à "un discours franc entre le Liban et l'Arabie afin d'examiner les causes profondes de la crise et la résoudre en se fondant sur le respect mutuel, les intérêts communs et l'établissement de relations institutionnelles solides qui ne peuvent être influencées par aucune partie ni position individuelle". "Les Libanais considèrent l'Arabie saoudite et les pays du Golfe comme des pays frères et ne souhaitent pas perturber leur relation avec eux à cause d'opinions ou de politiques privées et instables, quelle que soit la partie auxquelles elles se rapportent", a estimé le groupe dirigé par le député Gebran Bassil, sans toutefois préciser de quelle partie il s'agit.

Dans une émission télévisée datant du 5 août et diffusée il y a huit jours, Georges Cordahi, qui à l'époque n'était pas membre du gouvernement, avait qualifié d'''absurde" la guerre menée depuis 2015 au Yémen par une coalition militaire en appui au gouvernement, et estimé qu'il "était temps qu'elle s'arrête". Suite à ces déclarations, plusieurs pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont pris des mesures de rétorsion à l'égard du Liban, notamment l'Arabie saoudite, le Yémen et Bahreïn qui ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs à Beyrouth. D'autres pays avaient également pris des dispositions similaires, notamment le Koweït et les Émirats arabes unis. De son côté, le Qatar a simplement appelé le gouvernement libanais à agir "pour surmonter les dissensions entre (pays) frères". Le Sultanat d'Oman pour sa part a incité les différentes parties à œuvrer "pour éviter l'escalade et régler les différends par le dialogue".

Sur un autre plan, le groupe parlementaire aouniste a demandé que "le volet gouvernemental soit dissocié du volet judiciaire et a appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités et à se réunir afin de résoudre les affaires qui nécessitent que des décisions soient prises et que des solutions soient trouvées, notamment la mise en place d'un plan de redressement financier et la reprise des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI)". Le cabinet, miné par une grave crise politique interne, ne s'est pas réuni depuis plus de deux semaines, alors que le Liban continue de s'enliser dans la pire crise socio-économique et financière de son histoire contemporaine. 

Les députés aounistes ont par ailleurs souligné la nécessité de poursuivre les enquêtes sur les explosions au port de Beyrouth, survenues le 4 août 2020, et les combats meurtriers qui avaient éclaté à Tayouné, le 14 octobre dernier, entre des combattants chiites et des habitants du quartier de Aïn el-Remmaneh, où les Forces Libanaises ont une forte présence, "sans que les deux affaires ne soient liées". Plusieurs parties avaient mis en garde contre un troc entre les deux enquêtes.

Le groupe aouniste a en outre insisté une nouvelle fois sur "la nécessité de tenir les législatives aux dates constitutionnelles prévues". Il a estimé que "ceux qui ne veulent pas des élections sont ceux qui ont décidé de manière soudaine de changer la loi électorale et de raccourcir les délais constitutionnels, privant plus de 10.000 libanais de s'inscrire sur les listes", dans une critique à peine voilée au mouvement Amal, dirigé par le président du Parlement Nabih Berry, qui avait approuvé la tenue des élections le 27 mars au lieu de mai 2022. Les députés ont enfin souligné "la nécessité de présenter un recours auprès du Conseil constitutionnel" à ce sujet.

Le groupe parlementaire aouniste a exprimé ses regrets mardi face à la "détérioration des relations entre Beyrouth et les pays du Golfe"et appelé à un "discours franc entre le Liban et l'Arabie saoudite" suite à une grave crise diplomatique déclenchée par des propos du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi. Ce dernier avait critiqué la guerre menée par le royaume...