Le Yémen condamne les propos "répréhensibles" de Cordahi et rappelle son ambassadeur au Liban

Le Yémen a dénoncé mardi les "déclarations répréhensibles" du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, et décidé de rappeler son ambassadeur au Liban, Abdallah el-Daïs, pour consultations. 

Dans une émission télévisée datant du 5 août et diffusée il y a huit jours, Georges Cordahi, qui à l'époque n'était pas membre du gouvernement, avait qualifié d'''absurde" la guerre menée depuis 2015 au Yémen par une coalition militaire en appui au gouvernement, et estimé qu'il "était temps qu'elle s'arrête". Il avait ajouté que les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, se défendaient "face à une agression extérieure" et que "leurs maisons, leurs villages, leurs mariages et leurs enterrements étaient régulièrement bombardés" par la coalition. 

Dans un communiqué publié mardi, le ministère yéménite des Affaires étrangères a indiqué que le gouvernement dénonce les "déclarations répréhensibles" du ministre Cordahi, estimant qu'elles ont "dévié de la position arabe qui soutient la cause yéménite équitable dans sa lutte contre une milice qui a commis des crimes à l'encontre du peuple". Soulignant que le gouvernement yéménite avait envoyé une lettre de protestation, le 27 octobre, via l'ambassadeur de son pays à Beyrouth au ministère des Affaires étrangères, le communiqué ajoute que  les autorités du Yémen ont donc rappelé l'ambassadeur pour consultations", précise le document.

Plus tôt dans la journée, le royaume de Bahreïn avait appelé ses ressortissants qui se trouvent au Liban "à quitter immédiatement ce pays au vu de la situation tendue" qui y prévaut, et leur a demandé à faire preuve de "prudence", alors que la crise diplomatique entre le Liban et les pays arabes du Golfe semble se durcir.

Vendredi dernier, Bahreïn avait décidé de rappeler son ambassadeur au Liban et d'expulser son homologue libanais sous 48h, emboîtant ainsi le pas à l'Arabie saoudite. D'autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient également pris des dispositions similaires, notamment le Koweït et les Émirats arabes unis. De son côté, le Qatar a simplement appelé le gouvernement libanais à agir "pour surmonter les dissensions entre (pays) frères". Le Sultanat d'Oman pour sa part a incité les différentes parties à œuvrer "pour éviter l'escalade et régler les différends par le dialogue".