Sawan émet des mandats d'arrêt à l'encontre de cinq partisans FL

Le premier juge d'instruction par intérim près le tribunal militaire, Fady Sawan, en charge de l'enquête sur les affrontements meurtriers qui avaient éclaté le 14 octobre dernier à Tayouné, dans le sud de Beyrouth, a émis lundi des mandats d'arrêt à l'encontre de cinq partisans des Forces libanaises, selon des sources du parti chrétien à L'Orient-Le Jour. Ces combats miliciens avaient opposé des habitants de Aïn el-Remmané, quartier à prédominance chrétienne où les FL ont une forte présence, à des manifestants chiites, en marge d'une manifestation à laquelle avaient appelé le Hezbollah et le mouvement Amal contre le juge Tarek Bitar, chargé de l'instruction sur les explosions au port de Beyrouth.

Une source FL a confié à L'Orient-Le Jour que le juge Sawan a émis les mandats d'arrêt contre cinq partisans du parti dirigé par Samir Geagea après les avoir entendus. Ces derniers font partie des quatorze habitants de Aïn el-Remmané arrêtés il y a quelques jours dans le cadre de l'enquête, ajoute la source. Plus tôt dans la journée, plusieurs dizaines de personnes se disant originaires de Aïn el-Remmané avaient manifesté devant le tribunal militaire afin de réclamer la libération des personnes interpellées dans le cadre de cette affaire. Elles ont dénoncé "l'inégalité de traitement", dans une critique peu voilée au Hezbollah. 

Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Fady Akiki, avait clôturé le dossier la semaine dernière et l'a déféré au juge Sawan, sans avoir interrogé le chef des FL comme il l'avait souhaité. Le leader chrétien, qui avait été convoqué mercredi dernier à une audience devant les services de renseignement de l'armée, à la demande de M. Akiki, avait refusé de se rendre à l'audience. La date de la convocation par le juge Sawan n'a pas encore été précisée, et il ne peut pas être confirmé jusqu'à présent si M. Geagea s'y rendra ou non. Ce dernier avait déclaré la semaine dernière qu'il ne se présenterait devant la justice au sujet des affrontements de Tayouné que si le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah comparaissait avant lui.