Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a affirmé mercredi, après un entretien avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, qu'il menait des "contacts et des tractations" afin de pouvoir réunir son cabinet, espérant que le prochain Conseil des ministres puisse avoir lieu "prochainement", alors que les réunions gouvernementales sont suspendues depuis deux semaines sur fond de tensions concernant le sort du juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur la double explosion au port de Beyrouth.
"Nous voulons que le Conseil des ministres se réunisse et menons des contacts et tractations à cette fin", a déclaré M. Mikati du palais de Baabda. "Si Dieu le veut, cela aura lieu prochainement", a-t-il ajouté. Le président du Conseil a par ailleurs réagi à la polémique provoquée par des propos du ministre de l'Information, Georges Cordahi, concernant le Yémen, assurant que Beyrouth veille à entretenir les meilleures relations possibles avec Riyad.
L'affaire Tarek Bitar a provoqué la crise la plus grave pour le gouvernement de Nagib Mikati, formé en septembre après 13 mois d'impasse politique et qui a dû suspendre ses réunions auxquelles refusent de participer les ministres chiites, de crainte d'une implosion du cabinet. Amal et le Hezbollah accusent le magistrat d'être partial et de politiser l'enquête et réclament qu'il soit démis de ses fonctions. C'est dans ce cadre qu'une manifestation avait été organisée le 14 octobre devant le palais de Justice, en marge de laquelle des tirs avaient éclaté dans le quartier de Tayouné entre des manifestants du tandem chiite et des éléments armés positionnés dans les quartiers environnants, à prédominance chrétienne, et probablement proches des Forces libanaises de Samir Geagea.
C'est dans une tentative de sortir de cette impasse, mais surtout pour afficher le refus de l'Eglise maronite de toute politisation de l'affaire de Tayouné, que le patriarche maronite Béchara Raï a effectué mardi une tournée auprès des pôles du pouvoir et évoqué une solution "dont le point de départ serait le Parlement".
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