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Dernières Infos - Enquête sur l'explosion au port de Beyrouth

Jreissati : Il est injuste qu'Amal m'accuse de donner des instructions au juge Bitar

Jreissati : Il est injuste qu'Amal m'accuse de donner des instructions au juge Bitar

Le conseiller du chef de l’État et ancien ministre de la Justice, Salim Jreissati. Photo ANI

Le conseiller du président Michel Aoun et ancien ministre de la Justice, Salim Jreissati, s'est élevé dimanche contre des accusations du mouvement Amal, selon lesquelles il donnerait des instructions au juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

"Accuser le juge en charge de l'instruction au port de Beyrouth d'agir sur les ordres d'une +chambre noire+ que je dirige et supervise est un acte honteux et criminel, qui fait preuve de légèreté et d'injustice", a affirmé M. Jreissati dans un communiqué. "Si la politique du mouvement Amal, ainsi que ses prises de positions nationales et régionales, sont fondées sur des fausses accusations de ce genre et ce refrain ennuyeux, je le félicite et félicite ses porte-paroles pour leurs positions dont l'échec est impressionnant", a-t-il ironisé. 

La réponse du parti de M. Berry n'a pas tardé. Talal Hatoum, membre du bureau politique du mouvement Amal, s'est demandé avec ironie comment M. Jreissati "est devenu, au fur et à mesure d'un changement de juges, un gardien du droit, de la vérité et de la justice, après avoir été considéré comme suspect pour négligence, voire poursuivi dans l'enquête". Le prédécesseur du juge Bitar, Fadi Sawan, avait été récusé de l'enquête suite à un recours présenté pour "suspicion légitime" par des responsables politiques visés par l'enquête. "Si tu n'as pas honte, fais ce que tu veux", a lancé M. Hatoum. "Que Dieu protège le Liban, la justice et la vérité des maux de la chambre noire", a-t-il ajouté.

Le mouvement Amal, du chef du Parlement Nabih Berry, a accusé samedi le Courant patriotique libre (CPL), dirigé par Gebran Bassil, gendre du chef de l'Etat, de vouloir "créer des dissensions dans l'alliance entre le Hezbollah et Amal", lui reprochant de "politiser la justice via des chambres secrètes dirigées par Salim Jreissati, qui dirige le travail du juge Tarek Bitar". Ces accusations sont intervenues après que le CPL a accusé le mouvement chiite d'être de "collusion" au Parlement avec les Forces libanaises (FL), grand rival des aounistes parmi les Chrétiens, au moment où le bras de fer opposant les FL au Hezbollah se durcit après les affrontements meurtriers de Tayouné le 14 octobre.

Ces combats, dans le sud de Beyrouth, ont opposé des éléments armés chiites, partisans d'Amal et du Hezbollah, à des tireurs se trouvant dans les quartiers chrétiens bordant le rond-point de Tayouné, probablement membres des FL. Ils ont eu lieu en marge d'une mobilisation à laquelle avait appelé le tandem chiite contre le juge Bitar qu'ils accusent de politiser l'enquête sur le drame. Parmi les sept morts tombés dans ces combats armés, trois étaient membres d'Amal et trois autres du Hezbollah, la dernière victime étant une civile.

Depuis, le Hezbollah et les FL se livrent à une surenchère médiatique, par l'intermédiaire notamment de leurs chefs respectifs, Hassan Nasrallah et Samir Geagea. Amal, de son côté, a évité de s'en prendre frontalement au parti de M. Geagea, lequel a effectué une distinction entre les deux formations chiites dans une intervention télévisée jeudi dernier, estimant que, contrairement au Hezbollah, Amal a une "finalité libanaise" et non pro-iranienne. 

Le conseiller du président Michel Aoun et ancien ministre de la Justice, Salim Jreissati, s'est élevé dimanche contre des accusations du mouvement Amal, selon lesquelles il donnerait des instructions au juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth."Accuser le juge en charge de l'instruction au port de Beyrouth d'agir sur les ordres d'une...