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Politique - Affrontements de Tayouné

Accusé de "collusion avec les FL", Amal s'en prend avec virulence au CPL

Le mouvement du président du Parlement Nabih Berry accuse les aounistes de chercher à créer des tensions entre le Hezbollah et Amal et de vouloir "torpiller" les élections législatives.

Accusé de

Le président du Parlement, Nabih Berry (d.), recevant à Aïn el-Tiné le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Photo d'archives Parlement libanais

Le mouvement Amal s'en est pris samedi avec virulence au Courant patriotique libre, dirigé par le député Gebran Bassil, qui l'avait précédemment accusé dans un communiqué de faire preuve de "collusion" au Parlement avec les Forces libanaises (FL), grand rival des aounistes sur la scène politique chrétienne. Dans son texte, le parti du président de la Chambre Nabih Berry accuse les aounistes de chercher à créer des tensions entre le Hezbollah et Amal et de vouloir "torpiller" les élections législatives de mars 2022, par crainte de résultats défavorables. 

Cette escalade des tensions, par communiqués interposés, entre les deux formations, intervient plus d'une semaine après les affrontements de Tayouné, dans le sud de Beyrouth, entre des éléments armés chiites, partisans d'Amal et du Hezbollah, et des tireurs se trouvant dans les quartiers chrétiens bordant le rond-point de Tayouné, probablement membres des Forces libanaises. Parmi les sept morts tombés dans ces combats armés, trois étaient membres du mouvement Amal. Depuis le Hezbollah et les FL se livrent à une surenchère médiatique, par l'intermédiaire notamment de leurs chefs, Hassan Nasrallah et Samir Geagea. Le mouvement Amal, de son côté, a évité de s'en prendre frontalement au parti de M. Geagea et ce dernier a également effectué une distinction entre les deux formations chiites dans une intervention télévisée jeudi dernier, estimant que, contrairement au Hezbollah, Amal a une "finalité libanaise" et non pro-iranienne. 

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Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, le bureau politique du CPL avait notamment évoqué les affrontements de Tayouné et dénoncé la "collusion" au sein de la Chambre des FL et du mouvement Amal. Face à cette situation et à la "collusion du tandem de Tayouné", le CPL a réitéré son engagement dans l'accord de Mar Mikhaël conclu en 2006 avec le Hezbollah. "Cet accord est une garantie qui empêche le retour aux lignes de démarcation" qui ont séparé les communautés libanaises pendant la guerre civile, a-t-il ajouté. Il était également revenu sur le vote des amendements à la loi électorale, adoptés mardi par une majorité des députés à l'exception notable des aounistes. Selon le CPL, ces amendements, concernant notamment le vote des émigrés et la carte magnétique, "font perdre à la loi son caractère réformateur essentiel" et le vote sur l'avancement de la date du scrutin "enfreint les prérogatives du pouvoir exécutif, qui fixe normalement la date du scrutin par un décret publié par le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur". Le parti aouniste est le seul à s'être opposé à ces amendements lors de la séance parlementaire.

Le chemin de l'enfer
"Le Courant patriotique libre n'a plus aucune honte face aux catastrophes dans lesquelles le mandat présidentiel a entraîné le pays, jusqu'à l'enfer, comme l'a déclaré le président Michel Aoun dans son discours désormais célèbre", a lancé en réponse le mouvement Amal, en référence à une déclaration du chef de l’État en septembre 2020. Il avait alors affirmé, un mois après la double explosion au port de Beyrouth et la démission du cabinet de Hassane Diab, que si un nouveau gouvernement n'était pas rapidement formé, le Liban se dirigerait "vers l'enfer". Il avait fallu encore un an pour que la nouvelle équipe voie le jour, à l'issue d'une crise politique qui a lourdement pesé sur le pays, en plein effondrement. 

Évoquant "la faillite politique et populaire" du parti aouniste, le mouvement Amal l'accuse de vouloir "inventer des scénarios imaginaires afin de cacher la réalité des faits" et les "crimes politiques et sociaux" qu'il a commis. Le mouvement dirigé par Nabih Berry a accusé le CPL de vouloir "créer des dissensions dans l'alliance réelle entre le Hezbollah et Amal", lui reprochant de "politiser la justice via des chambres secrètes dirigées par Salim Jreissati, qui dirige le travail du juge Tarek Bitar", en charge de l'enquête sur les explosions du 4 août 2020. M. Jreissati est conseiller du chef de l’État et ancien ministre de la Justice. Concernant les accusations de collusion avec les Forces libanaises, le mouvement Amal a répondu qu'il n'y avait "jamais eu aucune alliance" entre les deux partis, tandis que les aounistes s'étaient, eux, empressés de conclure un accord qui répartissait les quotes-parts entre le CPL et les FL et a permis à Michel Aoun d'arriver à la présidence. 

Amal a aussi accusé le parti dirigé par Gebran Bassil d'"exploiter la signature du président de la République et son droit constitutionnel" de renvoyer des lois au Parlement. Le chef de l’État avait refusé vendredi d'avaliser les amendements à la loi électorale. L'objectif de cette "exploitation" selon la formation chiite est de "torpiller les élections législatives, par crainte des transformations en cours" sur la scène politique, et de la perte de popularité présumée du courant aouniste. Enfin, le communiqué d'Amal s'interroge sur les raisons pour lesquelles le président Aoun, "s'il se pose en défenseur d'une représentation légitime du peuple au sein du Parlement, n'a jamais signé le décret pour l'organisation des élections partielles afin de remplacer les députés qui ont démissionné ou sont décédés depuis août 2020". Huit députés avaient annoncé leur démission dans la foulée de la double explosion au port de Beyrouth tandis que trois autres sont décédés au cours des derniers mois.

Le mouvement Amal s'en est pris samedi avec virulence au Courant patriotique libre, dirigé par le député Gebran Bassil, qui l'avait précédemment accusé dans un communiqué de faire preuve de "collusion" au Parlement avec les Forces libanaises (FL), grand rival des aounistes sur la scène politique chrétienne. Dans son texte, le parti du président de la Chambre Nabih Berry accuse les...

commentaires (4)

Du cinoche bien calculé. Ils sont d’accords sur tout, et continuent leur jeu pour se couvrir l’un et l’autre car ils savent que le jour où l’un d’eux tombe ça sera la fin de leur mafia. Alors ils se serrent les coudes et simulent la divergence. Un scénario bien rodé qui ne trompe plus personne. La preuve en mille depuis des décennies ces mêmes scènes jouées par leurs pères, grands pères, oncles et toute sorte de filiation d’avant pour placer leurs rejetons d’aujourd’hui et perpétuer le vol et la destruction du pays pour garder le pouvoir, et les y voilà des décennies plus tard les singeant. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Les libanais sont plus intelligents que ce que ces malotrus croient mais ils leur ont coupé les ailes et rendus aphones à force de menaces de guerre et d’enfer pour les anéantir et les réduire au silence. Le jour de la résurrection est proche et malheur à celui qui se mettra en travers de leur chemin de libération. Il faut casser les chaînes et les utiliser contre ceux la mêmes qui les ont fabriquées.

Sissi zayyat

13 h 23, le 24 octobre 2021

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Commentaires (4)

  • Du cinoche bien calculé. Ils sont d’accords sur tout, et continuent leur jeu pour se couvrir l’un et l’autre car ils savent que le jour où l’un d’eux tombe ça sera la fin de leur mafia. Alors ils se serrent les coudes et simulent la divergence. Un scénario bien rodé qui ne trompe plus personne. La preuve en mille depuis des décennies ces mêmes scènes jouées par leurs pères, grands pères, oncles et toute sorte de filiation d’avant pour placer leurs rejetons d’aujourd’hui et perpétuer le vol et la destruction du pays pour garder le pouvoir, et les y voilà des décennies plus tard les singeant. Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Les libanais sont plus intelligents que ce que ces malotrus croient mais ils leur ont coupé les ailes et rendus aphones à force de menaces de guerre et d’enfer pour les anéantir et les réduire au silence. Le jour de la résurrection est proche et malheur à celui qui se mettra en travers de leur chemin de libération. Il faut casser les chaînes et les utiliser contre ceux la mêmes qui les ont fabriquées.

    Sissi zayyat

    13 h 23, le 24 octobre 2021

  • C’est un fait que personne ne peut contester, il est vrai que le CPL craint au plus haut niveau les élections en mars et même en mai 2022. Le gendre ne sera plus qu’un ex-député, ex-ministre voire ex-gendre… hahaha ! Amal et Berry ne sont pas non plus blanc comme neige, ils ne valent pas mieux que le CPL et le Hezbollah. Espérons qu’aux prochaines élections législatives ils seront tous balayés envoyer dans les choux et au mieux envoyer paître dans les prairies Syriennes et Iranienne.

    Le Point du Jour.

    22 h 56, le 23 octobre 2021

  • Panier de crabes

    PPZZ58

    20 h 13, le 23 octobre 2021

  • Cet article n'a pas sa place dans ce quotidien. Un journaliste digne ne pourrait relayer autant d'inepties

    Georges Olivier

    18 h 19, le 23 octobre 2021

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