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Dernières Infos - Enquête sur l'explosion au port de Beyrouth

Face à la manifestation prévue d'Amal et du Hezbollah, Geagea appelle à "un blocage total et pacifique" dans la rue

Face à la manifestation prévue d'Amal et du Hezbollah, Geagea appelle à

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea. Photo d'archives ANI

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé mercredi à "un blocage total et pacifique" dans la rue afin de faire face à la manifestation de partisans du mouvement chiite Amal et du Hezbollah, demain à 11h devant le palais de Justice, ces derniers réclamant le départ du juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

Lors de propos accordés à la presse, Samir Geagea a dénoncé un chantage entre l'implosion du gouvernement de Nagib Mikati ou le remplacement du juge Bitar, sous l'impulsion du Hezbollah et de ses alliés. Le parti chiite s'oppose en effet aux poursuites lancées par le magistrat contre des responsables politiques qui lui sont proches.

"Le fait de se plier encore et encore aux chantages qui se poursuivent depuis des années a mené les Libanais à la situation actuelle", a déploré le chef des FL, qui estime que le Hezbollah demande de choisir entre "le déboulonnement du juge Bitar ou l'explosion dans la rue et le pays".

Lundi, le chef du Hezbollah avait violemment critiqué le magistrat et réclamé son départ, allant même jusqu'à lancer des menaces implicites contre la justice. "Tout chantage auquel se soumettra la présidence de la République et le gouvernement au sujet de l'enquête constituera un coup de grâce à ce qui reste de l'Etat libanais", a prévenu M. Geagea. Il est allé jusqu'à estimer que se plier à ce chantage équivaudrait à "une participation directe ou indirecte dans le crime du port". "Aujourd'hui, le chef de l'Etat et le Premier ministre ainsi que le gouvernement réuni doivent assumer leurs responsabilités en refusant de se plier à la terreur du Hezbollah. "Si vous acceptez de stopper l'enquête, vous devriez démissionner immédiatement", a lancé le chef des FL.

"En réaction aux menaces de recourir à d'autres moyens pour faire obstruer le travail du juge Bitar, j'appelle le peuple libanais libre à être prêt à un blocage total et pacifique, au cas où l'autre partie tente d'imposer sa volonté par la force", a appelé M. Geagea. Prié de dire si son appel constitue une menace en réponse à d'autres menaces, Samir Geagea a rejeté ces affirmations. "Il est hors de question de menacer, car ce n'est pas de la sorte que les sociétés progressent. Mais si quelqu'un veut nous imposer par la force une certaine réalité, nous n'accepterons pas cela", a-t-il conclu.

Mardi matin, le juge d'instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, a émis un mandat d'arrêt contre le député Ali Hassan Khalil (Amal), poursuivi dans cette affaire et qui a refusé de se rendre à sa convocation. Mais peu après l'émission de ce mandat par contumace, le juge a été une deuxième fois temporairement dessaisi de l'enquête, après avoir été notifié de la nouvelle plainte déposée contre lui par M. Khalil et Ghazi Zeaïter, également ancien ministre et député du mouvement Amal. L'enquête est donc de nouveau suspendue jusqu'à ce que la Cour de cassation tranche sur la demande de dessaisissement, et les interrogatoires prévus mercredi, ceux de M. Zeaïter et du député Nohad Machnouk, sont reportés.

Pour protester contre ce mandat d'arrêt, le mouvement Amal et le Hezbollah ont appelé à une manifestation jeudi à 11h contre le juge Bitar, devant le palais de Justice de Beyrouth. Déjà lundi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait tiré à boulets rouges sur le juge Bitar, l'accusant de faire du "ciblage politique" et allant même jusqu’à le soupçonner "de ne pas vouloir révéler la vérité" sur le drame du 4 août, appelant à son remplacement.

Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a appelé mercredi à "un blocage total et pacifique" dans la rue afin de faire face à la manifestation de partisans du mouvement chiite Amal et du Hezbollah, demain à 11h devant le palais de Justice, ces derniers réclamant le départ du juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth.Lors de...