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Dernières Infos - Enquête sur le drame du 4 août

Machnouk appelle à la levée de toutes les immunités, y compris celle de Aoun

Machnouk appelle à la levée de toutes les immunités, y compris celle de Aoun

Le député Nouhad Machnouk. Photo d'archives ANI

Le député Nouhad Machnouk, poursuivi dans l'affaire de la double explosion au port de Beyrouth, a une fois de plus critiqué mardi l'enquête menée par le juge d'instruction Tarek Bitar, dénoncé les menaces lancées contre celui-ci, et appelé à la levée des immunités de tous les responsables, "y compris celle du chef de l'Etat, Michel Aoun". 

Interrogé sur la chaîne al-Hurra par la journaliste libanaise Layal al-Ikhtiyar, l'ancien ministre a rappelé avoir présenté son recours contre le magistrat parce que, "contrairement aux 44 autres personnes poursuivies dans l'affaire du port, (il) n'a pas été auditionné" par M. Bitar. "Ni ce juge, ni son prédécesseur (Fadi Sawan, ndlr) ne m'ont interrogé comme témoin. Il aurait été beaucoup plus simple de le faire avant de lancer des poursuites, je ne me suis jamais opposé à cela. C'est le juge qui a refusé de me recevoir et de fixer une date pour l'audition sans que mon immunité ne soit levée", a-t-il poursuivi.

Commentant les menaces lancées par un haut responsable du Hezbollah à l'encontre de M. Bitar, M. Machnouk a souligné que "si cela est avéré, le juge d'instruction doit prendre toutes les mesures légales pour que ce genre de situation ne se répète pas (...) Nous condamnons et rejetons les menaces contre le juge". Il a, par ailleurs, nié tout "intérêt partagé" avec le Hezbollah à l'encontre de M. Bitar, rappelé son rejet de "l'occupation politique iranienne'', et critiqué ce qu'il considère être une ''ingérence'' de la France, qui avait réprouvé les demandes de dessaisissement du juge. 

L'ancien ministre de l'Intérieur a dénoncé, en outre, des "infractions" dans le déroulement de l'enquête, le jugement de président et des ministres pour "négligence professionnelle" devant normalement relever de la Haute cour de justice. Il a appelé à la levée de toutes les immunités, "y compris celle du président de la République, qui a reconnu avoir été mis au courant de la présence du nitrate d'ammonium dans le port quelques semaines avant l'explosion". "Que toutes les immunités soient levées et que tout le monde se soumette à l'instruction", a-t-il insisté.

Lundi, la Cour d'appel de Beyrouth a rejeté les recours présentés par M. Machnouk et les députés Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter contre le juge d'instruction. Le magistrat Bitar avait dû suspendre ses investigations, dans l'attente du verdict de la justice. Des ONG et des proches des victimes avaient déploré une nouvelle preuve d'obstruction politique. La déflagration, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, a dévasté des quartiers entiers de la capitale et a été imputée, de l'aveu même des autorités, au stockage sans mesures de précaution, depuis 2013, d'énormes quantités de nitrate d'ammonium au port de Beyrouth.


Le député Nouhad Machnouk, poursuivi dans l'affaire de la double explosion au port de Beyrouth, a une fois de plus critiqué mardi l'enquête menée par le juge d'instruction Tarek Bitar, dénoncé les menaces lancées contre celui-ci, et appelé à la levée des immunités de tous les responsables, "y compris celle du chef de l'Etat, Michel Aoun". Interrogé sur la chaîne al-Hurra par la...