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Dernières Infos - Explosions du 4 août

Devant le port de Beyrouth, les parents des victimes expriment leur soutien au juge Bitar

Devant le port de Beyrouth, les parents des victimes expriment leur soutien au juge Bitar

Mostapha Soboh, père de Ziad Soboh, victime de la double explosion au port de Beyrouth, brandissant le portait de son fils lors d'un rassemblement des parents des victimes à Beyrouth, le 4 octobre 2021. Photo Zeina Antonios

Les parents des victimes de la double explosion meurtrière du 4 août 2020 ont observé lundi un sit-in devant la porte numéro 3 du port de Beyrouth, pour commémorer les 14 mois écoulés depuis la déflagration causée par l'explosion de milliers de tonnes de nitrate d'ammonium stockés au port, et apporté leur soutien au juge chargé de l'instruction sur ce drame, Tarek Bitar, alors que l'enquête se heurte depuis plus d'un an aux calculs politiciens qui entravent le cour de la justice.

Selon notre journaliste sur place, Zeina Antonios, une cinquantaine de personnes ont répondu à l'appel lancé par le Comité des parents des victimes de l'explosion au port de Beyrouth. Portraits des victimes à la main, les personnes présentes ont rendu hommage aux personnes décédées dans l'explosion et commenté les derniers développements relatifs à l'enquête. "Nous n'avons pas peur. Nous assurons aux criminels que nous ne baisserons pas les bras", a déclaré à L'Orient-Le Jour Moustapha Soboh, père de Ziad Soboh, décédé lors du drame. "Nombreux sont ceux qui accusent le juge Tarek Bitar (chargé de l'enquête sur la double explosion) d'être politisé. Mais il ne l'est pas. Sinon il se serait retiré du dossier dès le début", a ajouté M. Soboh, se disant "confiant" que la classe politique ne pourra plus mettre les bâtons dans les roues du magistrat.
De son côté, la mère de Rida Noureddine, un militaire qui avait péri lors de la double explosion, paraît plus pessimiste, estimant que "tout est possible" de la part de la classe politique. "Nous parions aujourd'hui sur le juge Bitar, parce que nous voulons la vérité et c'est notre droit", a-t-elle dit à L'Orient-Le Jour, avant d'ajouter : "Depuis 14 mois, ils manœuvrent (pour éviter que la vérité soit connue). Mais que Dieu donne la force au juge Bitar".  

Lundi matin, quelques heures avant le rassemblement des parents des victimes, la Cour d'appel civile de Beyrouth avait rejeté  les recours présentés par les députés Nohad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter contre le juge Bitar, s'estimant non-compétente dans cette affaire. Ces trois députés, tous anciens ministres, font l'objet de poursuites lancées par le magistrat, au même titre que d'autres responsables politiques et militaires.

Dans un communiqué lu lors du sit-in par le porte-parole des familles, Ibrahim Hoteit, celles-ci ont remercié le juge Nassib Elia, président de la Cour d'appel civile de Beyrouth, pour sa décision concernant les recours contre Tarek Bitar. Ils ont par ailleurs exhorté Randa Kfoury, présidente de la sixième Chambre pénale de la Cour de cassation - et qui devrait statuer sur le recours en suspicion légitime présenté par Youssef Fenianos, ex-ministre des Travaux publics contre le juge Bitar - à "émettre un verdict juste". M. Hoteit a encore appelé le peuple libanais "dans son ensemble" à se tenir aux côtés des familles des victimes "sous un même slogan : justice-vérité-reddition des comptes, loin de toute politisation et de tout confessionnalisme, parce que le crime du 4 août a touché tout le monde". Il a exhorté le juge Bitar à se remettre rapidement au travail, alors que les députés poursuivis par le magistrat ne bénéficient actuellement pas de leur immunité parlementaire, la session extraordinaire de la Chambre étant actuellement terminée après le vote de confiance en faveur du gouvernement Mikati, et la session ordinaire ne reprenant que le 19 octobre. Après cette date, ils bénéficieront à nouveau de leur immunité.

M. Bitar pourra reprendre ses investigations et convoquer dans un proche avenir les différents responsables concernés pour interrogatoire, a affirmé une source judiciaire à l'AFP. 

La déflagration, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, a dévasté des quartiers entiers de la capitale. Elle a été imputée, de l'aveu même des autorités, au stockage sans mesures de précaution, depuis 2013, d'énormes quantités de nitrate d'ammonium, dans le port de Beyrouth.

Les parents des victimes de la double explosion meurtrière du 4 août 2020 ont observé lundi un sit-in devant la porte numéro 3 du port de Beyrouth, pour commémorer les 14 mois écoulés depuis la déflagration causée par l'explosion de milliers de tonnes de nitrate d'ammonium stockés au port, et apporté leur soutien au juge chargé de l'instruction sur ce drame, Tarek Bitar, alors que...